Ciné-débat sur la Grèce

A Lausanne, le 28 janvier dernier, a eu lieu une soirée dédiée aux luttes contre l’austérité en Grèce. A la suite de la victoire de SYRIZA aux élections, un film et un débat ont permis de discuter de la situation et des perspectives en Grèce.

 

Preuve de l’intérêt que suscite l’arrivée au pouvoir de SYRIZA, ce sont environ 70 personnes, en majorité des jeunes, qui étaient présentes. La soirée a débuté par la projection du film Ne vivons plus comme des esclaves réalisé par Yannis Youlountas. Ce titre reprend une expression qui a fleuri sur les murs et dans les différentes manifestations d’une Grèce touchée violemment par les politiques d’austérité qui lui ont été imposées. Le film revient sur la crise et sur les différentes luttes qui se sont mises en place pour lui résister, des quartiers auto­gérés aux mouvements contre les privatisations en passant par les hôpitaux gratuits. 

Un débat s’est tenu à la suite de la projection, en présence du réalisateur et d’Anastasia Koukouna, doctorante en histoire et spécialiste de la Grèce. La discussion a permis à la salle et aux deux invité·e·s de traiter de l’actualité en Grèce. Parmi les enjeux récurrents, on peut retenir la volonté de mieux comprendre la composition du monde politique grec, et notamment du choix du parti communiste grec (KKE) de ne pas participer au gouvernement. Mais c’est évidemment SYRIZA qui a suscité le plus fort intérêt. Sans juger trop vite le gouvernement d’Alexis Tsipras, la discussion a porté sur sa capacité à changer véritablement les choses. Tout en se réjouissant de cette victoire et de certaines premières mesures, la salle tout comme les invité·e·s relevaient certaines incertitudes, notamment quant à la politique menée par SYRIZA vis-à-vis de la dette. Son lien avec les différents mouvements populaires et autres expériences alternatives, comme le maintien de ce lien après la victoire électorale, ont aussi été débattu. Les perspectives et débats lancés lors de cette soirée sont appelés à gagner en intensité dans les mois à venir. 

 

Pierre Raboud