Journée d'étude du cartel intersyndical de la fonction publique sur la dette de l'État et la fiscalité

Journée d'étude du cartel intersyndical de la fonction publique sur la dette de l'État et la fiscalité : Mieux comprendre pour mieux poursuivre la mobilisation!

Après les manifestations et débrayages des mois de décembre et de janvier derniers, le Cartel intersyndical a organisé vendredi 27 février une journée d’étude sur la fiscalité et la dette publique. Plus d’une centaine de collègues ont participé à cet événement qui a permis de démolir le mythe de ce « monstre » qu’est la dette, sensée justifier toutes les politiques d’austérité.

 

 

A travers des chiffres éloquents concernant le canton de Ge­nève, Jean-Luc Ferrière, secrétaire syndical du SIT, a montré comment la dette a été fabriquée par une succession de baisses d’impôts (13 fois depuis 1988 !), ce qui représente une perte de rentrées fiscales d’environ 1 milliard de francs par an. Ce sont évidemment  pour les entreprises et les hauts revenus que ces baisses ont été significatives. Pour les autres, il reste les atteintes aux prestations et aux conditions de travail dans la fonction publique…

Catherine Samary, membre d’Attac France, a ensuite élargi cette démonstration en parlant au niveau international et historique des politiques néolibérales, de la « crise de la dette » utilisée comme « opportunité » pour atteindre les objectifs de démantèlement de l’état social, puis petit à petit de sa privatisation. Elle a en particulier montré comment, malgré la diminution des dépenses de l’Etat, la dette continue de se creuser, ce qui permet cette nouvelle offensive néolibérale que connaît l’Europe : consolidation des appareils répressifs et des armées (pour cela, il y a toujours de l’argent et ça fait marcher l’industrie !), attaques contre la démocratie (il n’y a pas d’autre choix que l’austérité), flexibilisation totale des conditions de travail et, enfin,  privatisation des services publics.

La bourgeoisie suisse n’est pas en reste, comme l’a ensuite exposé notre camarade Sébastien Guex en dénonçant le projet de nouvelle réforme de l’imposition des entreprises qui pourrait entrer en vigueur en 2018-2019. Sous prétexte d’abolir les inégalités fiscales entre les entreprises et d’éviter leur délocalisation, les capitalistes et leurs fidèles relais dans les gouvernements (Hiler, Broulis, Maillard…) proposent des baisses massives d’impôts sur les bénéfices (30 à 40 %). En prenant en compte en plus la valeur estimée de la fraude fiscale en Suisse chaque année (environ 20 milliards), on comprend aisément la politique des caisses vides que mène l’Etat. La dette n’est pas un problème économique que l’on ne peut remettre en cause, mais bien un choix politique qui justifie les politiques d’austérité et de démantèlement des prestations sociales, tout en augmentant les bénéfices d’une minorité.

Cette journée syndicale aura un effet important sur la suite de la mobilisation de la fonction publique. Non seulement les personnes présentes pourront mieux résister aux attaques idéologiques de la droite et aux hésitations de leurs collègues, mais ils et elles ont aussi été con­vain­cus de la nécessité de ne pas baisser les bras et de se battre de manière unitaire contre la « machine de guerre » que les autorités tentent de mettre en place contre les sa­la­rié·e·s. Au Cartel et aux syndicats de relancer maintenant une mobilisation à la hauteur ! 

 

Claire Martenot