UDC, PLR, PDC au diapason... Résistons!

Dans la presse dominicale du 22 février, le président UDC Tony Brunner vantait le programme de dérégulation économique du parti blochérien mis en avant suite à l’abandon du taux plancher par la BNS.

Il annonçait surtout avoir invité le PLR et le PDC à un « sommet bourgeois » en mars pour signer un « pacte » commun en matière de politique économique en vue des élections fédérales. Publiquement, PLR et PDC ont alors fait la fine bouche évoquant leur «différend» avec l’UDC autour de l’initiative contre l’«immigration de masse».

 

 

Standort Schweiz über alles

 

Moins de cinq semaines plus tard, le 27 mars, le camp bourgeois accouchait pourtant d’un « programme commun » en matière économique. Ce document ultralibéral en treize points détaillés était annoncé en grande pompe par les présidents des trois partis…

Un axe unique, le renforcement des « conditions cadres » pour les grandes entreprises et la place financière helvétique. Au premier plan, on trouve une exigence de mettre le turbo sur la réforme de l’imposition des entreprises, sans impôt sur le gain en capital, avec en particulier «un principe de détermination plus flexible et une baisse du taux d’imposition des bénéfices»… Le deuxième volet du programme exige un gel fiscal absolu, un blocage du personnel des services publics et de ses salaires, une élimination des «distorsions de concurrence» dues aux entreprises publiques, le «refus d’engager de nouveaux inspecteurs fiscaux».

 

 

Préférence nationale

 

Ce mini livre blanc à la De Pury se poursuit avec des dizaines de mesures dont nous ne citerons que quelques-unes : le refus «de réglementations supplémentaires pour les entreprises de matières premières, les multinationales», comme aussi le rejet «d’obligations de diligence supplémentaire pour les banques», comme bien sûr encore «de mesures d’accompagnement supplémentaires à la libre circulation» qui nuiraient au dumping salarial, avec en outre une dérégulation du contrôle du temps de travail, une libéralisation des horaires du commerce… et une exigence immédiate de «préférence nationale» en matière d’emplois publics et privés.

Les retraites sont dans le collimateur avec une intervention commune contre l’AVS annoncée… Signalons qu’au chapitre de la « défense des aînés », il y a… le refus susmentionné de l’impôt sur le gain en capital qui péjorerait la situation pour «un retraité qui a investi ses économies en bourse afin d’améliorer sa pension grâce à un gain en capital» (sic) !

Bref, c’est un rappel et une mise en œuvre des fondamentaux néolibéraux au service des possédants, avec comme « nouveauté » frappante, le seul chapeau bas du PDC et du PLR à la « préférence nationale » des xénophobes blochériens.

 

 

La résistance au programme

 

Christian Levrat du PS réagissait, lui aussi dans une veine nationaliste, en se plaignant que «cette manière de procéder n’est pas suisse» et en se lamentant du fait que PLR et PDC auraient entrepris de «renier leur héritage historique» (Le Temps 27.3.15)

Pour nous au contraire, un mérite de ce programme d’offensive antisociale et anti-écologique assumé, c’est qu’il trace en creux le programme de la résistance social et politique nécessaire… un programme qui passe par le rejet de l’illusion d’un « front » anti-UDC avec les partis bourgeois qui cosignent avec le parti blochérien cette déclaration de guerre contre le social, l’écologie et les services publics, au service des nantis et contre les intérêts des salarié·e·s, des retraité·e·s et de la grande majorité des habitant.e.s de ce pays. 

 

Pierre Vanek