Trois questions à Valentina Hemmeler, secrétaire du syndicat paysan Uniterre à l’origine de l’initiative.
Peux-tu nous rappeler en quelques mots les principaux enjeux de l’initiative.
Valentina Hemmeler L’initiative «Pour la souveraineté alimentaire» souhaite encourager l’emploi dans ce secteur, améliorer les conditions de travail et de rémunération pour les paysan·ne·s et les travailleurs·euses agricoles. Elle garantit un droit à l’utilisation, la multiplication, l’échange et la commercialisation des semences paysannes et la proscription des OGM afin de barrer définitivement la route à la privatisation des semences par les multinationales.
Elle revendique un marché plus transparent et équitable tant sur le plan local qu’international et le renforcement des circuits courts entre producteurs et consommateurs. Elle met un terme aux accords de libre-échange tout en maintenant la possibilité d’accords commerciaux basés sur la coopération plutôt que la compétition.
En somme, elle secoue les politiques en place et ouvre la voie à une agriculture et une alimentation respectueuse des Hommes, de la nature et socialement équitable. Elle est basée sur les revendications élaborées avec nos collègues de La Via Campesina et s’inscrit ainsi dans le mouvement paysan internationaliste.
Où en est-on dans la récolte de signatures ?
Nous avons atteint les 80 000 signatures ! Nous aimerions bien sûr en avoir plus à ce stade mais ce résultat – basé sur un engagementimmense de bénévoles – autorise à entrevoir une issue positive à cette première phase. En Suisse allemande, un nouveau souffle permet de récolter plusieurs milliers de signatures par semaine ce qui nous encourage à faire l’effort de récolter encore 20 000 signatures par ici. Le gros du travail est encore à faire dans le canton de Vaud (environ 10 000) à Genève (5000) et Neuchâtel (2000).
Peut-on la faire aboutir et si oui comment ?
Oui mais nous devons tous nous engager dans la récolte dans les prochaines semaines (délai du retourdes feuilles fin février). Sur le canton de Vaud, il faut nous concentrer sur Yverdon, Payerne, la Vallée de Joux, le Pays d’en Haut, la Côte et le Pied du Jura. Sur Neuchâtel, c’est les Hauts qui doivent être privilégiés et les petites communes sur le Littoral.
Quant à Genève, j’étais étonnée du nombre de personnes dans les manifestations de la fonction publique qui n’avaient pas signé (surtout celles qui n’étaient pas domiciliée en Ville de Genève). Il y a aussi sûrement encore un gros potentiel dans les communes suburbaines comme Onex, Meyrin, Vernier, Lancy par exemple.
Il faut utiliser chaque occasion comme les Marchés de Noël, les manifestations politiques ou populaires (course de l’Escalade, festivals, …). Nous appelons tous les militants à nous contacter, visiter le site ou la page Facebook pour découvrir les moments de récoltes ou enproposer et les diffuser. Nous avons encore besoin d’argent – environ 30 000 fr. pour garantir un minimum de coordination. Tout don est le bienvenu. Parmi les différentes initiatives lancées dans le domaine agricole, celle-ci opère véritablement un changement de cap !
Propos recueillis par la rédaction
Dons : Banque Raiffeisen Basse Broye Vully, 1564 Domdidier
IBAN : CH68 8012 3000 0028 4962 2
Adresse : Uniterre, Bruyère 44, 1564 Domdidier mention « Initiative »