Revolutionärer Aufbau Schweiz

Nous ouvrons nos colonnes ci-dessous à l’organisation Revolutionärer Aufbau Schweiz à laquelle nous avons demandé de se présenter pour les lecteurs·trices de solidaritéS.

 L’organisation communiste  Revolutionärer Aufbau Schweiz [ndlr : Construction Révolutionnaire Suisse, ci-après Aufbau] été fondée par la fusion de plusieurs groupes en 1992. Ces derniers sont notamment issus des années 1968 et s’inspirent d’expériences combatives en Europe et au-delà. La fondation de Aufbau est une conséquence de la réorganisation historique marquée par la fin de l’URSS ainsi que du recul mondial de l’anti-impérialisme prolétaire. Aufbau est constituée de trois sections; présente à Zürich, à Bâle et à Winterthur, elle entretient des liens étroits avec d’autres organisations dans le pays et à l’étranger.

Aufbau est une organisation diversifiée, nous travaillons sur des thèmes comme la lutte des femmes, les conflits sociaux, l’antifascisme, l’internationalisme ou encore la jeunesse. Chaque année, nous menons des campagnes lors du 1er Mai, du World Economic Forum et de la journée internationale pour la lutte des femmes le 8 mars. Ainsi, le week-end qui précède le 1er Mai à Zürich est animé par des journées à thèmes politiques avec des conférences, ateliers de discussions et concerts. Nous participons dans le bloc révolutionnaire à la manifestation du matin le 1er Mai, l’après-midi nous soutenons la manifestation anticapitaliste non-autorisée dans le quartier prolétaire de Zürich.

 

 

La rue plutôt que l’urne

Nous lions des luttes et établissons des perspectives alternatives. Nous nous questionnons constamment sur la manière d’apporter la politique dans l’espace public, donc la rue. Elle est un lieu politique d’une importance essentielle. A cause de certains développements comme la désindustrialisation et la tertiarisation, ceux-celles à qui notre politique s’adresse sont toujours plus dispersés, le prolétariat est très diversifié. C’est la raison pour laquelle l’occupation politique de l’espace public nous paraît central, nous pouvons réellement y mener des luttes et par conséquent ouvrir de nouvelles perspectives au-delà du capitalisme. La pratique est primordiale, nous vérifions l’aspect théorique lors de la mise en œuvre de notre politique.

La transmission d’une perspective communiste révolutionnaire n’est pas une affaire simple, les crises du capitalisme et les tendances belliqueuses impérialistes sont en contradiction totale avec la faiblesse subjective du côté révolutionnaire. Les raisons sont multiples : l’absence d’alternatives socialistes, l’intégration de forces communistes révisionnistes dans l’appareil d’Etat bourgeois, les attaques directes de la contre-révolution sur des projets révolutionnaires, la politique hypocrite du « partenariat social » des syndicats, ou la richesses d’expériences disponibles aux idéologues capitalistes, qu’ils·elles utilisent de façon multiple pour présumer une absence d’alternatives au capitalisme (à travers les médias, l’école ou la science).

La construction d’un contre-­pouvoir en dehors des différentes plateformes démocrates-bourgeoises nous est primordiale. Au cœur de Aufbau se trouve la rupture avec le capitalisme et sa représentation politique. La construction de nos propres structures n’est pas un chemin facile, mais de notre point de vue celui qu’il faut emprunter pour renforcer le côté révolutionnaire aujourd’hui. Les limites d’une politique prétendument « révolutionnaire » ou même déjà réformiste au sein de la démocratie bourgeoise sont régulièrement mises en évidence, qu’il s’agisse de la politique de la tête de Syriza en Grèce avec la mise à genoux devant la Troïka ou la politique de partis « alternatifs » locaux en vue de résultats électoraux. Nous publions régulièrement sur notre page web, aufbau.org, et dans notre journal (disponible en ligne) des articles sur ces sujets.

 

 

Militantisme comme rupture

Nous pensons que la question du pouvoir doit se poser vis-à-vis du monopole de la violence par l’Etat. Nous nous distançons donc aussi d’une politique pacifiste qui consent à la mise en œuvre de tous les moyens par l’Etat, et qui donc se lie les mains. Le militantisme révolutionnaire symbolise la rupture avec le capitalisme et son Etat et fait partie de notre politique. Le militantisme révolutionnaire, intégrant diverses formes de rupture avec l’ordre dominant, doit s’orienter en fonction de questions politiques mais ne doit en aucun cas être exclu. Il ne sert que peu de repousser la question du militantisme au jour J, c’est pourquoi nous la thématisons aujourd’hui et cherchons des réponses par la pratique.

Nous sommes donc une organisation communiste révolutionnaire qui poursuit une politique de luttes des classes en dehors de l’arène de la démocratie bourgeoise. Nous participons à des luttes et des mouvements qui émanent des contradictions du capitalisme, bien que ces dernières ne soient toutes évidentes et peuvent nous surprendre. Nous ne restons pas isolés mais participons. C’est ce qui nous est essentiel, car nous cherchons à comprendre directement et authentiquement ce qui se développe. Nous voulons inscrire notre position dans ces processus. Nous sommes une organisation aux couches multiples et unifiée autour des questions posées ci-dessus. Vous trouverez plus d’informations sur notre position politique, mais aussi sur notre pratique dans les conflits sociaux, l’antifascisme ou l’internationalisme sur notre page web.

Revolutionärer Aufbau Schweiz