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HUG : Les temporaires comme outil de sous-enchère
Le Syndicat des Services Publics (SSP) est monté au front pour dénoncer l’engagement massif de travailleurs·euses temporaires au sein des Hôpitaux Universitaires Genevois. Le recours, en forte augmentation (+26,5 %) entre 2014 et 2015, de cette catégorie de travailleur.euse.s a attiré l’attention du syndicat et montre, si besoin était, que loin de n’être qu’un palliatif conjoncturel, il s’agit d’une politique de gestion des ressources humaines.
Un outil managérial
Cette tendance lourde qui voit de plus en plus de postes fixes être durablement remplacés par l’engagement de temporaires, a pour but premier de contourner la loi sur la fonction publique et de flexibiliser les contrats de travail. Une fraude qui permet de licencier dans l’heure, de se séparer des femmes enceintes et de facto d’éviter le développement d’une activité syndicale. Ainsi, d’une possibilité pour faire face aux imprévus, les temporaires sont devenus un outil managérial.
Un outil de sous-enchère salariale
Si la flexibilisation des conditions de travail est une des facettes de cette pratique, le dumping salarial en est bien entendu l’autre. Selon le SSP, au service informatique, le personnel temporaire gagne 30 à 40% de moins que les fonctionnaires, sans compter le salaire différé, puisqu’elles·ils ne cotisent pas à la caisse de pension de l’Etat.
Remplacer des fonctionnaires par des travailleurs·euses temporaires permet ainsi de pratiquer la sous-enchère salariale au sein d’un des plus grands employeurs publics du canton et de créer des conditions de travail à deux vitesses.
D’autres intérêts en jeu?
Au-delà des analyses syndicales qui suffisent largement à nous mobiliser contre le développement de cette pratique, cette situation amène d’autres questions. Y a-t-il des intérêts privés en jeu ? En effet, l’enveloppe budgétaire nécessaire au paiement des agences qui mettent les intérimaires à disposition doit se situer a minima entre 40 et 50 millions de francs par année. Cette manne extraordinaire pour ces agences privées représente une part de marché extrêmement importante qui ne saurait s’extirper des convoitises individuelles. De là à dire que certains y trouvent un bénéfice personnel, il y a un pas que nous ne saurions franchir du moins pour l’instant!
Pablo Cruchon
