Votations du 5 juin 2016

Votations du 5 juin 2016: NON à l'initiative pour le financement inéquitable des transports

Cette initiative au titre trompeur «Pour un financement équitable des transports» – aussi appelée «vache à lait» – émane des milieux pro-voiture et vise à affecter l’entier des taxes sur l’essence au trafic routier (construction et entretien des routes).

Les conséquences seront claires: un trou béant dans les caisses de la Confédération et, entre autres, une augmentation programmée des tarifs des transports publics. Il faut donc absolument refuser ce projet catastrophique!

Si l’initiative passait, la route recevrait 1,5 milliard de francs de plus par an, alors même que le réseau routier en Suisse est largement achevé, et déjà l’un des plus denses d’Europe. Les pertes pour d’autres secteurs seraient catastrophiques: 400 millions en moins par an pour la formation et la recherche, 250 millions de coupes dans les transports publics, 150 millions de pertes pour le soutien à l’agriculture, etc. Les institutions sociales, les cantons et communes seraient aussi fortement touchés. Ce qui attend la majorité de la population c’est donc une cure d’austérité insupportable pour nos services publics, au profit du béton et de la bagnole!

 

Les vraies «vaches à lait»: les usagers·ères CFF

Contrairement à ce que disent les initiants, qui prétendent que les automobilistes seraient des «vaches à lait», si l’on prend en compte le renchérissement, l’impôt sur les huiles minérales a baissé de plus de moitié depuis 1970: à cette époque, un trajet de 100 km coûtait 14 francs, contre 6 francs aujourd’hui. Si l’on considère l’ensemble des coûts de déplacements en voiture, ceux-ci n’ont augmenté que de 25 % depuis 1990, alors que les tarifs des transports publics ont augmenté de plus de 70 % (et ce n’est pas fini!)

S’il y a des vaches à lait dans ce pays, ce sont donc bien les usagers·ères des transports publics, et certainement pas les automobilistes qui sont, en comparaison internationale, extrêmement gâtés par la Confédération, qui reverse actuellement 72 % des produits de l’impôt sur les huiles minérales et de la vignette au trafic routier: aucun des pays voisins n’est aussi généreux avec la route!

Pour toutes ces raisons, et parce que nous défendons, à rebours de cette initiative, une baisse des tarifs des transports publics – pour tendre vers la gratuité, mais aussi une redistribution des taxes et impôts des activités polluantes et nocives vers le bien commun et la transition écologique, nous appelons à voter fermement non à cette initiative particulièrement dangereuse pour les finances publics et l’environnement.

Thibault Schneeberger