Université de Neuchâtel: propagande pour la LME bis?

Université de Neuchâtel: propagande pour la LME bis?

Dans le cadre de la formation continue donnée à l’Université de Neuchâtel, se tient actuellement un cours intitulé «Réorganisation des marchés de l’électricité: problématique et enjeux». Or, le 6e module de ce cours est entièrement consacré à l’analyse politique de la votation du 22 septembre 2002 sur la LME. Avec un aéropage réunissant uniquement des partisans de cette loi, retoquée par 52% des votant-e-s: Association des entreprises électriques suisses, Office fédéral de l’énergie, economiesuisse.


Alertée par l’un de ses militants, ATTAC-NE a pris contact, début avril, avec l’organisateur du cours, le professeur Milad Zarin-Nejadan, pour demander la présence d’adversaires de cette loi. Dans une réponse du 25 avril, M. Zarin-Nejadan déclare notamment que les arguments des adversaires (absents…) ne seront point oubliés. Et d’affirmer: «(…) dans l’intérêt de notre système démocratique, l’Université de Neuchâtel tient à organiser ses manifestations de manière absolument indépendante. Elle n’accepte donc aucune interférence ni du secteur public ou privé, ni des groupes de pression. Nos choix prennent exclusivement en considération les aspects scientifiques de la formation et les compétences des enseignants et des conférenciers. Par ailleurs, il n’est pas toujours dans l’intérêt de la formation d’opposer systématiquement des points de vue différents»1. Une fin de non-recevoir évidente…


Par ailleurs, estimant que «les cours de M. Zarin-Najedan sont bien des cours et en aucun cas un module politique», le Rectorat a refusé à ATTAC-NE la possibilité d’organiser une conférence de presse, le 5 juin, dans le hall de l’Université. A défaut, elle s’est tenue sur les escaliers du bâtiment principal de «l’Alma Mater», où étaient présent/es, en fin d’après-midi, une dizaine de militant/es d’ATTAC-NE.


Les autorités universitaires neuchâteloises ont sans doute d’autres préoccupations plus urgentes: par exemple, le transfert (annoncé, mais non réalisé à ce jour) de la Faculté des sciences économiques à Lausanne. Autre exemple de la logique libérale qui préside par ailleurs à l’organisation du module sur la LME. Derrière l’aspect «scientifique», se profile une tentative de baliser le terrain pour refaire le coup de la loi sur le travail (retoquée en 1996 dans une première version provocatrice, acceptée ultérieurement dans une version plus «douce»). Quant à la fonction critique de l’Université, elle se retrouve visiblement aux abonné/es absent/es…


Hans-Peter RENK

  1. Dossier intégral disponible auprès d’ATTAC-NE (e-mail: fabienne.girardin@bluewin.ch; site Internet: http://www.local.attac.org/neuchatel/)