Solidarité avec les ouvriers polonais en grève à Sainte-Croix!

Les ouvriers de l’entreprise Alpen Peak International (API) sont en grève et occupent leur chantier à Sainte-Croix (VD) avec le soutien du syndicat UNIA. Ils protestent contre des conditions de travail inacceptables. solidaritéS soutient leur combat.

Une délégation de solidaritéS est allée soutenir les grévistes à Sainte-Croix et participe au piquet de grève. Originaires de Pologne, ils sont chargés de la rénovation de logements dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel. Ils travaillent plus de 50 heures par semaine, 6 jours sur 7 sans autorisation, dorment sur les chantiers tout en payant un loyer de 660.-/mois, ne disposent pas du 13e salaire obligatoire, perçoivent un salaire de 8 à 9 €/heure, soit moins de la moitié du salaire en vigueur dans la branche!

Ils ont déposé plainte pénale au vu des contrats de travail illégaux et des fiches de salaires trafiquées. Une sous-enchère salariale et sociale qui pousse les conditions de travail de la branche à la baisse. L’occupation du chantier vise à mettre la pression pour amener l’employeur à verser les différences salariales et les cotisations sociales.

Cherchant du soutien et devant le risque qu’ils soient évacués de force par la police, les grévistes ont invité la population locale ainsi que les organisations syndicales et politiques à Sainte-Croix à leur prêter main-forte et maintenir l’occupation du chantier. Le syndicat Unia a diffusé un appel afin que les autorités communales et cantonales prennent leurs responsabilités en obligeant l’employeur à remplir ses obligations. L’assemblée des travailleurs a constitué dimanche soir un comité de soutien composé pour le moment de représentant·e·s et de citoyen·ne·s de la commune. Enfin, des actions ont été planifiées afin de mettre sous pression les différentes entités du réseau d’entreprise impliquées.

Ces ouvriers sont courageux. Ils luttent pour leur dignité et leurs droits. solidaritéS soutient totalement leur grève, l’occupation de leur chantier et leurs revendications. L’absence de contrôle et de sanctions réelles contre les abus patronaux s’articule avec une très faible protection des travailleurs·euses, ce qui encourage la pratique d’une sous-enchère salariale et sociale d’une grande brutalité. Cette exploitation inacceptable contribue à alimenter le discours xénophobe de l’extrême droite dont l’objectif est de diviser les salarié·e·s.

Un renforcement des mesures de protection des travailleurs·euses est plus que jamais nécessaire. Nous exigeons un meilleur contrôle des entreprises et des sanctions plus sévères (augmentation des amendes, arrêt du travail immédiat, etc.) en cas de non-respect des lois et des CCT, mais aussi davantage de protection contre les licenciements ainsi que l’instauration d’un salaire minimum légal comme mesure de lutte contre la sous–enchère.

Ilir Ahmeti & Sébastien Schnyder