«Nous ne mangeons pas de ce pain-là!»
Dopée par le succès d’une initiative anti-frontaliers au Tessin, l’UDC neuchâteloise annonce une initiative similaire dans le canton de Neuchâtel. Rien d’étonnant: la démagogie nationaliste étant le carburant électoral de la droite xénophobe, ils déclinent le «nous d’abord» sous toutes les formes.
La préférence indigène est un piège. Elle ne crée pas d’emplois, ne combat pas le dumping salarial, ni les licenciements abusifs. Son seul résultat est la division et l’affaiblissement de la classe ouvrière, par la stigmatisation d’une partie des travailleuses et des travailleurs et le développement d’une lutte délétère entre salarié·e·s en fonction de leur passeport ou de leur lieu d’habitation. Elle déstabilise le monde du travail.
La lutte pour le droit à l’emploi et à un salaire minimum est au cœur des préoccupations de solidaritéS, mais elle n’a de chance de progresser que par la mobilisation unie des travailleuses et travailleurs. Dans le canton de Neuchâtel il est, comme ailleurs, nécessaire de renforcer les droits des salarié·e·s et le contrôle du marché du travail. C’est pourquoi nous avions lutté pour l’introduction d’un salaire minimum cantonal, et gagné en novembre 2011 en votation populaire.
Furieuse et mauvaise perdante, la droite a déposé un recours au Tribunal fédéral (affaire toujours en cours…). Deux ans plus tôt nous avions déposé un projet de loi au Grand Conseil (27 janvier 2009/Marianne Ebel et Pascal Helle) avec des modalités concrètes assurant la réalisation de l’objectif suivant:
«Toute personne n’ayant pas ou plus droit aux prestations fédérales de chômage ou de l’assurance invalidité, comme celle cherchant à sortir de l’aide sociale ou à ne pas y entrer a droit à une formation, ou à un stage ou un emploi rémunérés aux conditions usuelles du marché du travail. »
Plus récemment, c’est pour une augmentation de l’AVS que solidaritéS s’est engagé avec d’autres forces progressistes. Mais qui fait toujours obstacle à ces réformes indispensables? Qui les combat systématiquement avec des campagnes massives et trompeuses? L’UDC et ses alliés.
Nous espérons que celles et ceux qui, à gauche, seraient tentés de se laisser séduire par la démagogie nationaliste se rappelleront à temps que l’histoire a déjà montré plus d’une fois qu’en s’engageant sur cette voie, ça peut finir très mal.
Marianne Ebel