Erdogan dictateur

Erdogan dictateur : Jugeons-le pour ses crimes

Alors que ce journal part sous presse, un rassemblement est convoqué pour protester devant l’ONU à l’occasion de la venue de Erdogan à Genève. Sous l’impulsion – entre autres – de solidaritéS, des associations et partis se sont regroupés pour rédiger un appel à manifester contre Erdogan et pour qu’il soit arrêté et jugé. Nous en reproduisons ici le texte.

Pour la paix, la justice sociale et la démocratie

Unissons nos voix pour condamner le silence de la Suisse et de l’Europe qui contribue à renforcer la dictature d’Erdogan.

Si bien sûr nous soutenons une île de Chypre libre, unie et indépendante, nous condamnons la répression politique massive contre l’opposition démocratique en Turquie, qu’il s’agisse du mouvement politique du Parti démocratique des peuples (HDP), des syndicalistes, journalistes, associations de femmes ou encore de la société civile en Turquie. Les deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP) Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, et 9 autres parlementaires ont été arrêtés début novembre par la police turque. La police a également mené des perquisitions dans les locaux du HDP à travers le pays et incarcéré de nombreux responsables locaux et nationaux du même parti.

Ces campagnes de répression massives suivent d’autres mesures autoritaires. Depuis l’échec du coup d’Etat en juillet 2016, le gouvernement a poursuivi son coup d’Etat institutionnel en renforçant son pouvoir autoritaire et son emprise sur les institutions. Plus de 100 000 personnes ont déjà été licenciées ou suspendues et plus de 40 000 ont été arrêtées, tandis que 160 médias (journaux, magazines, sites web) ont été fermés.

Cette répression se déroule dans le cadre de l’état d’urgence qui a été prolongé à nouveau pour trois mois, et «la lutte contre le terrorisme» est utilisée comme un moyen pour attaquer toutes les formes d’opposition au gouvernement autoritaire de l’AKP. Toute opposition au «sultan» Erdogan et au gouvernement AKP est en effet considérée comme du terrorisme.

Nous dénonçons par ailleurs la guerre du gouvernement de l’AKP contre le peuple Kurde en Turquie et en Syrie qui provoque des destructions et massacres. Nous condamnons également les attaques et discriminations contres les minorités religieuses (en particulier les Alevis, Yezidis, Chrétiens) et ethniques en Turquie.

Dans ce cadre, nous réitérons notre soutien et notre solidarité aux résistances et aux mouvements populaires qui s’engagent à poursuivre la lutte pour la démocratie, la justice sociale, la paix et l’autodétermination du peuple kurde en Turquie.

Non aux politiques guerrières, anti-démocratiques et dictatoriales de l’AKP!

Libération de tous les prisonniers politiques! Protection et immunité des députés HDP sur tout le territoire!

Oui au jugement d’Erdogan pour ses crimes!

Pour ces raisons:

  • Nous demandons à l’ONU qu’une commission indépendante soit mise sur pied et qu’Erdogan soit jugé pour ses crimes.
  • Nous appelons les autorités suisses à ne pas se limiter à de simples déclarations et à prendre des mesures concrètes et effectives face aux violations des droits démocratiques en Turquie. Le Conseil fédéral doit cesser ses relations diplomatiques, commerciales et militaires jusqu’à ce que l’Etat de droit et la démocratie soient restaurés en Turquie.
  • Nous appelons le Conseil fédéral à exiger la libération immédiate des politicien•e•s, des journalistes, des enseignant·e·s, des militant·e·s, et de toutes les personnes retenues prisonnières arbitrairement.
  • Nous appelons le Conseil Fédéral à condamner la guerre du gouvernement turc contre le peuple kurde et demander la reprise des négociations de paix.