Solidarité avec les victimes des violences policières

Jeudi 23 février, à l’appel de solidaritéS jeunes, près de 150 personnes se sont rassemblées devant le consulat de France à Genève pour dénoncer les violences policières. Ce rassemblement faisait suite au viol de Théo L., par la police, un acte qualifié par la police des polices (IGPN) d’accident! Cette agression fait suite à une longue liste d’exactions, certaines ayant entraîné la mort des victimes.

La mobilisation  était l’occasion de rappeler que les violences policières ne sont pas des «bavures». Les violences – physiques, symboliques, à caractère sexuel – sont des éléments de l’activité quotidienne de la police envers les habitant·e·s des quartiers populaires, et en particulier les personnes racisé·e·s. La police française plonge ses racines dans la période coloniale et les violences racistes ont structuré son activité depuis la répression des Algériens, en Algérie comme en métropole. Dans la continuité de l’Algérie française, la police des «banlieues» a été conçue comme une véritable force d’occupation du territoire exerçant un harcèlement permanent de la population.

Les «forces de l’ordre» s’appuient également sur un sexisme et une homophobie profonds. L’acte de viol n’est, à ce titre, pas anodin et révèle une conception ultra-viriliste de leur rôle, partagée par les policiers. L’argument de l’IGPN, qualifiant le viol d’accident en prétextant un (soi-disant) manque de volonté de la part de l’auteur, témoigne d’ailleurs d’une conception profondément réactionnaire de l’acte de viol. Il souligne une fois de plus qu’il existe des citoyen·e·s de seconde zone qui peuvent être violés ou assassinés en toute impunité.

Depuis l’instauration de l’état d’urgence, la violence policière s’étend systématiquement aux manifestant·e·s. En témoigne encore la répression féroce des mobilisations en solidarité avec les victimes des violences policières. Contre les violences, le sexisme et le racisme d’Etat, nous nous plaçons résolument en solidarité avec les victimes, en France comme partout ailleurs.

Jean Bürgermeister