«Les nôtres avant les autres»

«Les nôtres avant les autres» : Le piège mensonger de l'UDC

Surfant sur la vague du succès de son initiative anti-frontaliers·ères au Tessin, l’UDC neuchâteloise a décidé de lancer sa propre version de ce projet xénophobe et parfaitement inutile. En toile de fond: profiler le parti en vue des élections du 2 avril.

L’extrême-droite fait des frontaliers·ères les uniques responsables du taux de chômage élevé dans le canton. Un constat infondé. (Détail de l’affiche de l’initiative de l’UDC)

En matière de manipulations et de faux-semblants, l’UDC n’en est pas à son coup d’essai. Avec son initiative de préférence indigène, non-contraignante et sans effets puisque dénuée d’instruments de contrôle, l’extrême-droite fait des frontaliers·ères les uniques responsables du taux de chômage élevé dans le canton. Un postulat totalement infondé, d’autant plus hypocrite qu’il masque la responsabilité de la droite entière dans la situation désastreuse que connaissent ici les finances publiques et le marché de l’emploi.

«C’est de leur faute»

Sous les coups de butoirs des capitalistes en charge, qui ont rejeté en bloc le salaire minimum, les systèmes d’accompagnement pour les chômeurs·euses en fin de droit, les mécanismes de lutte contre le dumping salarial, les mesures syndicales, les CCT, une imposition plus juste des entreprises et tous les autres projets favorables au marché de l’emploi, les travailleurs·euses se sont trouvés de plus en plus précarisés, soumis à la peur du chômage et des licenciements abusifs. Créateur de ce climat délétère, voici maintenant que l’UDC se pose en sauveur de l’emploi, on croit rêver! Et avec quelle réponse? Toujours la même, la faute «aux autres», aux étrangers·ères, éternels bouc-émissaires.

La préférence indigène est un piège. Elle ne crée pas d’emplois, ne combat pas le dumping salarial, ni les licenciements abusifs. Son seul résultat est la stigmatisation d’une partie des travailleuses et des travailleurs et le développement d’une lutte délétère entre salarié·e·s en fonction de leur passeport ou de leur lieu d’habitation.

Luttons pour les droits des travailleurs·euses

Pour lutter efficacement contre le chômage, il ne faut pas donner plus de libertés aux patron·ne·s qui en abusent, mais des droits aux travailleurs·euses pour qu’ils·elles puissent eux·elles aussi, à l’appui d’un syndicalisme renouvelé, exercer un contrôle sur le marché du travail. Pour freiner l’embauche clandestine par des employeurs·euses malhonnêtes pratiquant une sous-enchère salariale permanente, il faut des employé·e·s solidaires et des instruments de contrôle coercitifs. Pour la réinsertion professionnelle, ce sontdes formations, des stages et des mesures d’encadrement dont nous avons besoin; pas des projets démagogiques et éculés de l’UDC. CJP