Paquet Berset

Paquet Berset : Travailler plus pour gagner moins? - Le référendum est lancé!

Le référendum est lancé!

Voilà des mois que nous nous préparons à cette échéance. Nous y sommes. Le scénario le plus probable s’est confirmé. Sous couvert d’égalité, le parlement a adopté un projet désastreux pour nos retraites et notamment pour celles des femmes. L’objectif de ce parlement bourgeois est bien de renforcer un système qui profite aux assureurs et de maintenir la population sur le marché du travail le plus longtemps possible. Il ne répond en aucun cas aux défis structurels des retraites.

La configuration actuelle voit un parlement divisé et une forte résistance au sein du mouvement syndical. La victoire historique du référendum contre la RIE 3 a montré la possibilité réelle de résister aux attaques contre les travailleurs·euses en défendant une ligne politique combative. Malgré cela, la direction du Parti socialiste a choisi la politique du moindre mal et la danse nuptiale avec le bloc bourgeois. Ainsi, il n’a cessé de marteler que la majorité bourgeoise du parlement devait compter sur sa participation et a manœuvré de concert avec le PDC pour faire passer cette réforme.

La proposition de la conférence de conciliation a ainsi obtenu la majorité qualifiée à une voix près. Le groupe socialiste a par là-même confirmé avoir renoncé à toute politique d’opposition et tentera de légitimer a posteriori ses actions en organisant un vote interne. Nous espérons que la base socialiste sera plus éclairée que sa direction.

Si nous ne nous étonnons plus de la position du groupe socialiste, le vote de Denis de La Reussille est des plus regrettables. Alors que le POP/PST a annoncé publiquement son opposition au projet et s’est engagé pour le référendum, son élu aux chambres fédérales a fait basculer le vote en faveur du projet alors que son opposition l’aurait enterré. Plus étonnant encore, le même conseiller national l’a rejeté le lendemain, lors d’une votation finale sans enjeu, en déclarant dans les médias que la hausse de l’âge de la retraite des femmes était une ligne rouge à ne pas franchir. Cette incohérence entre les actes et les discours ne peut empêcher de questionner les partenaires du POP/PST, dont nous sommes.

Le mouvement syndical a quant lui démontré le renouvellement d’un front de résistance à l’interne, malgré les pressions et les discours fatalistes propres à ses appareils. Cette résistance s’est pour le moment manifestée dans les cantons latins, mais pourrait s’élargir dans les semaines qui viennent. Si les commissions féminines des deux principaux syndicats de l’USS ont approuvé massivement le soutien au référendum, les assemblées nationales des délégué·e·s d’Unia et du SSP ont refusé de justesse de le lancer. Ces mêmes forces syndicales progressistes vont confirmer leur opposition lors de l’assemblée de l’USS du 24 mars.

Aujourd’hui, alors que les représentant·e·s du bloc bourgeois gesticulent outrés par la modeste augmentation des rentes AVS et annoncent déjà les prochaines attaques sur nos retraites ; alors que la direction du parti socialiste nous fait croire qu’il s’agit d’une victoire historique favorable aux femmes et constituant une barrière face aux velléités d’augmentation de l’âge de la retraite ; de nombreuses forces syndicales, politiques et féministes se réunissent ce vendredi à Berne pour constituer un comité référendaire national. En effet, si nous voulons gagner lors du vote populaire prévu le 24 septembre prochain, il est indispensable de lancer ce référendum et de le faire aboutir avec une marge confortable. Cela nous permettra de thématiser le débat sur la hausse de l’âge de la retraite des femmes ainsi que sur la baisse du taux de conversion, et non pas sur la seule hausse de la TVA.

Une telle campagne nous permettra également de montrer qu’il y a une véritable opposition à cette réforme au sein de la population. Dans ce cadre, nous défendrons notre projet d’intégration du 2e pilier dans l’AVS. Ce référendum contribuera à renforcer la présence d’une gauche combative au niveau national .

En effet, cette situation montre qu’il est absolument nécessaire de construire et de forger l’unité d’une gauche radicale et syndicale combative capable de faire basculer le rapport de force en faveur des travailleurs·euses. Nous en serons. Tout·e·s les personnes qui s’opposent à l’augmentation de l’âge de la retraite, à la dégradation des rentes et aux attaques des droits des femmes sont appelées à nous rejoindre dans la bataille qui s’annonce.

Sébastien Schnyder