Pride Ouest

Pride Ouest : Avec les banques et les institutions?

Samedi 26 août a eu lieu à Berne la Pride romande, rebaptisée pour l’occasion Pride Ouest. solidaritéS a décidé de marcher à la Pride, mais en répondant à un appel lancé sur Barrikade à participer à une Pride alternative.

Sultan Yildiz

Des sponsors illégitimes

Nous avons ainsi défilé d’abord dans la marche officielle sous la couleur rouge pour exprimer notamment notre soutien aux réfugié·e·s, puis dans la marche alternative. Plusieurs raisons ont justifié l’appel de Barrikade: la Pride a en effet bénéficié de soutiens financiers capitalistes (La Poste suisse, la Banque cantonale bernoise) et de partenariats financiers pour le moins problématiques comme l’hôtel de luxe Schweizerhof détenu par le Qatar, où l’homosexualité est interdite et punie de 5 ans d’emprisonnement.

Et des invitations malvenues

Par ailleurs, le comité d’organisation a décidé de donner la tribune à des invité·e·s qui n’ont pas leur place à une Pride. En effet, c’est le conseiller municipal PDC Reto Nause qui a prononcé le discours officiel d’ouverture. Rappelons que son parti avait lancé une initiative visant à inscrire dans la Constitution une définition du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme, fermant ainsi le mariage aux couples de même sexe. Puis la parole a été donnée à la Conseillère fédérale du Parti socialiste, Simonetta Sommaruga, dont le département (DFJP) est responsable du durcissement de l’asile et refuse encore très souvent de reconnaître le motif de la persécution liée à l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Une autre Pride est possible

Nous étions présent·e·s à cette Pride Ouest car nous considérons que c’est un moment important de notre lutte contre un système oppressif. Cependant, notre choix lors de la manifestation exprime un refus du pinkwashing, du capitalisme et d’une politique répressive envers les migrant·e·s, des éléments essentiels pour un mouvement qui se veut émancipateur.

Et il serait bon d’envisager une telle démarche l’année prochaine. En effet, il s’agissait là de la première marche alternative à une Pride romande, alors qu’à Berlin, une T*CSD (Pride alternative) défile depuis 1997.

Nils Kapferer