La pression s'accentue contre le référendum au Kurdistan iraquien

Les autorités du Kurdistan iraquien ont décidé de maintenir le référendum du 25 septembre, malgré les pressions tout azimut régionales et internationales. Le gouvernement iraquien a multiplié les menaces contre les autorités autonomes kurdes et la tenue du referendum qu’il considère comme anticonstitutionnel.

Les Etats-Unis, l’Angleterre et l’ONU ont également réitéré leur opposition à l’organisation du référendum. Ils craignent qu’une victoire du oui conduise à plus d’instabilité régionale, affaiblisse la «guerre» contre l’Etat Islamique et entraîne des troubles dans des zones contestées comme la ville multi-ethnique et riche de Kirkuk.

La Turquie et l’Iran sont les plus véhéments dans leur refus de l’indépendance du Kurdistan iraquien et les actes d’intimidations ont proliféré contre Erbil. Le Parlement turc a d’ailleurs prolongé le samedi 23 septembre d’un an le mandat autorisant le déploiement de troupes militaires turques en Iraq et en Syrie. Une menace à peine voilée contre les autorités kurdes d’Erbil. Les autorités iraniennes ont arrêté de leur côté le trafic aérien vers les aéroports internationaux d’Erbil et de Sulaimaniya, au Kurdistan iraquien, à la demande de Bagdad.

En même temps, la région autonome du Kurdistan traverse la pire crise économique depuis 2003. Il est clair que le référendum a été orchestré par le leader Massoud Barzani pour rester au pouvoir et détourner les classes populaires des problèmes économiques et sociaux de la région. Aucune illusion ne doit exister sur le leadership bourgeois et autoritaire du clan Barzani au pouvoir. Cela dit, il existe un réel engouement populaire au sein des Kurdes d’Iraq pour le droit de décider de leur avenir.

C’est pourquoi il faut soutenir le droit à l’auto-détermination du peuple kurde en Iraq tout en s’opposant à la fois au clan Barzani qui n’amènera rien de bon aux classes populaires kurdes. Il faut également dénoncer les pressions étrangères régionales et internationales qui veulent empêcher la tenue du référendum.

Joe Daher