Sauvegarder les rentes de la Caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (CPEG) en créant du logement locatif

Tel est l’objectif de l’initiative législative lancée par le Cartel intersyndical de la fonction publique et l’Asloca. Déposée ce 4 janvier avec près de 12 000 signatures, l’initiative a largement été soutenue par Ensemble à Gauche, le PS, les Verts, le MCG, et le Mouvement populaire des familles.

Elle propose une alternative de qualité à l’obligation de recapitalisation de la caisse par l’Etat. Comme l’ont souligné les divers représentant·e·s du comité d’initiative lors de la conférence de presse organisée à cet effet, elle demande que la capitalisation se fasse par le transfert à la CPEG de terrains dont l’Etat est propriétaire afin qu’elle y construise du logement locatif accessible à la majorité des habitant·e·s.

Ce faisant, elle répond à deux besoins fondamentaux: garantir la capitalisation de la caisse de prévoyance en s’assurant que cette dernière investisse dans des valeurs autrement plus sûres que d’aléatoires opérations boursières et qu’elle contribue à résoudre la crise du logement que traverse le canton.

L’initiative constitue par ailleurs une alternative de poids au projet de loi déposé en octobre dernier par le Conseil d’Etat, le PL 12188, qui vise à mettre définitivement fin au système de primauté des prestations de la CPEG et laisse la bride sur le cou à la caisse sur la manière dont elle peut investir les capitaux dont elle est dotée.

Vouée à être soumise au suffrage des électeurs·trices, cette initiative fait encore écho au projet de loi 12228, qui pose une même revendication au niveau parlementaire. Si les groupes politiques signataires de ce projet de loi, qui soutiennent actuellement l’initiative demeurent cohérents, ce dernier devrait être accepté par le Grand Conseil.

A défaut, le dernier mot reviendra au souverain à l’issue d’une campagne qui permettra d’informer et de débattre dans l’espace public, sans préjugés ni faux fuyants, sur des notions aussi fondamentales que l’avenir des rente de 69 000 assuré·e·s, sur les principes qui doivent régir la prévoyance retraite et sur ceux sur lesquels doit reposer la politique du logement dans notre canton.

Jocelyne Haller