Une revendication syndicale et féministe pour une diminution généralisée du temps de travail

Les 19 et 20 janvier derniers, 240 déléguées se sont réunies à Berne à l’occasion du 13e congrès des femmes de l’Union syndicale suisse (USS). L’enjeu fondamental du temps de travail était au cœur des discussions.

La Suisse fait partie des pays où l’on travaille le plus d’heures. Comme dans les pays voisins, il est grand temps de diminuer le temps de travail. L’augmentation de la productivité et les avancées technologiques doivent avant tout bénéficier aux travailleuses et travailleurs, pour permettre à toutes et tous de disposer de plus de temps pour les loisirs et la famille, mais également pour l’engagement citoyen et syndical. Cette baisse du temps de travail passe également par un refus clair de toute augmentation de l’âge de la retraite des femmes.

Diminuer l’âge de la retraite plutôt que le marchander

Durant le congrès des femmes de l’USS, les déléguées ont voté une résolution défendant la diminution de l’âge de référence du départ à la retraite. Elles estiment illusoire de vouloir faire travailler les femmes – ou les hommes – plus longtemps, alors que la plupart d’entre nous sommes épuisé·e·s après de longues années de travail et qu’il est de plus en plus difficile de retrouver un emploi en fin de carrière.

C’est pourquoi une vingtaine de déléguées ont mené une action au moment de la prise de parole du président de l’USS, Paul Rechsteiner. Encouragées par les nombreux applaudissements de la salle, elles ont exigé que l’USS n’utilise plus jamais l’élévation de l’âge de la retraite des femmes comme monnaie d’échange dans les tractations parlementaires.

Les déléguées sont également revenues sur des propositions concrètes pour la reconnaissance du travail de care et pour un renforcement des assurances sociales qui prennent en considération les réalités socio-professionnelles d’un grand nombre de femmes en Suisse.

Enfin, elles ont réaffirmé la nécessité de rémunérer le travail de manière égalitaire: plus de 20 ans après l’adoption de la Loi sur l’égalité, il est plus que temps de l’appliquer.

Vers une nouvelle grève des femmes

Afin de lutter pour mettre en œuvre ces revendications syndicales et féministes, le congrès a voté à l’unanimité l’organisation d’une manifestation nationale le 22 septembre prochain à Berne. Et parce que ces changements ne s’imposeront pas sans durcir le ton, les déléguées ont décidé d’organiser une grève des femmes à l’horizon du 14 juin 2019.

Il sera d’ici-là nécessaire de renforcer notre organisation collective sur nos lieux de travail, de construire des solidarités féministes et syndicales et de nous battre collectivement pour imposer ces changements.

Vanessa Monney

SSP