Elections genevoises

Elections genevoises : Voter Ensemble à Gauche, c'est garantir et renforcer une présence et une résistance indispensables au parlement

Les élections cantonales genevoises sont en cours… solidaritéS s’y présente comme composante principale de la co­­alition «Ensemble à Gauche» (EàG), avec le Parti du Travail et le DAL (Défense des aînés, des locataires, etc.) Notre Liste nº 1, c’est la continuité d’une représentation à la gauche du PS qui a été portée par l’Alliance de Gauche, A Gauche toute et Ensemble à Gauche depuis le début des années 1990, au parlement genevois, au Conseil municipal de la Ville de Genève et au Conseil national de 1995 à 2007.

Notre liste EàG de 68 candidat·e·s est paritaire. Elle rassemble 34 femmes et 34 hommes, avec une proportion importante de jeunes, venant de tous les horizons professionnels. Leur engagement marque un renouvellement important pour une représentation d’une gauche de gauche au parlement genevois, plus nécessaire que jamais. La liste comporte des député·e·s sortants qui ont fait un travail d’opposition acharné et remarquable lors de cette dernière législature, contre les politiques d’austérité antisociales de la droite genevoise.

Pour solidaritéS, les candidatures de combat au Conseil d’Etat de l’«ancienne» Jocelyne Haller, députée sortante, et du «jeune» Jean Burgermeister, tous deux militant·e·s éprouvés sur le terrain des luttes extraparlementaires, syndicales et sociales, symbolisent bien ce passage de témoin.

Mérite d’être signalée aussi la candidature, en tête de liste pour le Grand Conseil, de notre camarade Rémy Pagani, maire de Genève. La droite municipale réclame ces jours sa démission, parce qu’il a eu l’audace de participer à la grande manifestation sur le logement samedi dernier, à l’enseigne du «Droit à la Ville», qui s’est conclue par l’occupation d’un immeuble maintenu abusivement vide par ses propriétaires depuis des années.

On reproche à Pagani d’être resté le «militant» qu’il était avant d’être élu. Or c’est là une qualité que nous revendiquons et qui participe à nous rendre insupportables pour la droite.

En effet, un enjeu majeur est pour le PLR de nous éjecter du parlement genevois, où nous avons joué au cours de cette législature un rôle politique d’une importance dépassant largement celle du nombre de nos député·e·s. Nous sommes des gêneurs pour la droite, qui aimerait nous voir disparaître de ce parlement pour pouvoir, ces cinq prochaines années, dérouler sans sérieuse résistance parlementaire le dispositif terrifiant de régression sociale, de coupes massives dans la fiscalité, les prestations sociales et le service public, qui est son horizon à court terme.

Au Grand Conseil genevois, EàG constitue un verrou indispensable pour freiner les glissements à droite du PS et des Verts, partis gouvernementaux tentés en continu par le «compromis raisonnable», la politique du «moindre mal», etc. en lieu et place de la résistance. Nous empêchons une dérive marquée du centre de gravité politique à droite. Notre présence au Grand Conseil est la garantie d’une résistance résolue aux politiques austéritaires de la droite. Ainsi, l’électeur ou l’électrice de gauche qui élit un·e député·e EàG y gagne doublement: il obtient une voix EàG à gauche du parlement, et, dans la foulée, il contribue à des votes «à gauche» du PS et des Verts.

Au Grand Conseil, nous sommes aussi un lien irremplaçable avec le monde syndical. En effet, depuis des années nous sommes la voix la plus haute et claire des syndicats du public et du privé dans l’arène parlementaire: pour ne citer que quelques exemples, le bloc EàG – syndicats s’est opposé à la nouvelle constitution rétrograde, a refusé des privatisations (Téléréseau en Ville), a bataillé pour les baisses de tarif TPG, sans parler de notre opposition à la RIE 3 et à PV 2020.

Dans nombre de ces combats, nous avons empoigné l’arme du référendum ou de l’initiative, comme c’est le cas aujourd’hui avec notre proposition d’initiative cantonale anti-PF17, soutenue par les syndicats, comme ensuite par le PS et les Verts. Elle exige le maintien des recettes de la collectivité et des prestations et soutient une progressivité accrue de l’impôt et la lutte contre la concurrence fiscale intercantonale.

Parlant de référendums et d’initiatives, c’est notre groupe parlementaire qui a non seulement proposé la loi constitutionnelle baissant d’un tiers le nombre des signatures pour les initiatives et les référendums, mais qui a construit le front parlementaire isolant le PLR et le PDC, permettant que cette réforme démocratique importante passe la rampe, au parlement d’abord, dans les urnes ensuite.

Ainsi, EàG doit, à Genève, maintenir et renforcer sa représentation parlementaire. Cela dépend de nous. Rien n’est acquis, la mobilisation dans ce sens sera décisive, celle de nos militant·e·s, de nos sympathisant·e·s, de nos ami·e·s, de nos collègues, de nos voisin·e·s, de tous ceux et toutes celles qui, sans forcément apprécier telle personnalité, telle position, tel candidat·e d’EàG, savent bien qu’un parlement sans élu·e·s à gauche du PS serait un cadeau rêvé pour la droite et un clair feu vert à la régression antisociale et antidémocratique.

Chaque suffrage de liste compte: solidaritéS appelle donc non pas au soutien de tel ou tel candidat·e, mais au vote de liste, pour la liste 1 – EàG. Nous avons eu 8000 bulletins de vote en 2013, c’est ce résultat que nous devons pouvoir atteindre et dépasser dans les trois semaines qui viennent. C’est indispensable, non seulement comme contribution au rapport des forces parlementaires, mais aussi comme moyen donné pour nos combats extraparlementaires, syndicaux et sociaux, à Genève comme ailleurs.

Pierre Vanek