Hôpitaux neuchâtelois

Hôpitaux neuchâtelois : Un pas de plus vers la privatisation

L’Hôpital Neuchâtelois sera scindé en trois sociétés anonymes avec, pour commencer, l’Etat comme seul actionnaire, selon le dernier rapport du Conseil d’Etat. Sont prévus deux hôpitaux avec soins aigus et policlinique à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, ainsi qu’un hôpital multisite de réadaptation et de soins palliatifs, en principe au Locle et à Landeyeux. Le sort de la Chrysalide reste incertain.

Le maintien d’un hôpital avec une policlinique à La Chaux-de-Fonds est positif. Nous regrettons toutefois que la réouverture d’une maternité soit exclue et que la possibilité d’une maison de naissance, pourtant bienvenue, ne soit pas abordée. La prise en charge des frais de déplacements du Haut vers la maternité de Neuchâtel n’est pas garantie. Il en va de même pour la qualité des soins et le coût du futur système hospitalier.

Pour le moment, on se satisfait de chiffres sur le papier. Les deux hôpitaux de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds seront en concurrence l’un avec l’autre, mais aussi avec le groupe Genolier qui, tel un rapace, lorgne tout ce qui paraît rentable. Une chose est sûre: la logique d’un fonctionnement articulé sur la concurrence et le privé pousse à se concentrer sur les opérations et soins qui rapportent, au détriment d’une politique globale de santé publique. La solution concoctée par le Conseil d’Etat satisfait apparemment Le Haut veut vivre, auteur de l’initiative «H+H», puisqu’il y aura un hôpital à La Chaux-de-Fonds et que la possible privatisation entre dans ses vues.

Le Grand Conseil devra se prononcer en juin sur le projet. Cette pression comptable inéluctable sur le choix des soins à donner est inacceptable, raison pour laquelle nous nous opposons aux structures de sociétés anonymes comme à la privatisation. La santé est un bien public. Elle doit être défendue comme tel et non comme une marchandise censée rapporter des profits. ME