Saignée fiscale II

La dissimulation de baisses d’impôt généralisées pour les entreprises et les plus riches en une réforme compliquée et «équilibrée» reste une pratique gouvernementale en vogue à Neuchâtel. Mises à part quelques modifications bienvenues pour l’imposition des personnes physiques, la saignée s’annonce sévère.

Tous les outils d’allègement prévus dans la RIE3/PF 17/RFFA sont retenus par le Conseil d’État, à l’exception de la déduction des intérêts notionnels. La baisse du taux, principale mesure, passe de 15,6% à 13,4% et représente les deux tiers des pertes sur la réforme concernant les entreprises. Les patent boxes – bien utiles dans un canton où les industries cigarettière et de la propriété intellectuelle profitaient de statuts spéciaux – ainsi que les sur-déductions pour R&D représentent le dernier tiers des pertes fiscales, qui atteignent 45 millions au total. Ces déductions spéciales seront plafonnées à 40% de la part imposable des bénéfices, ce qui est déjà énorme!

La réforme de l’imposition des personnes physiques affichera quant à elle une perte fiscale de 77 millions, provoquée par la baisse du taux d’imposition pour les hauts revenus et un rehaussement bienvenu du plancher à partir duquel on commence à imposer les revenus, qui passe de 5000 francs à 7500.

Ces pertes, calquées sur un budget total d’environ deux milliards, représentent 4% des charges actuelles de l’État. Baisser les taux d’imposition reste le centre de la pensée magique néolibérale du gouvernement PSN–PLR neuchâtelois alors que c’est la cause même de l’austérité!

Dimitri Paratte