Initiative 10 %

Initiative 10 % : L'urgence sociale niée par le Conseil d'Etat

Le Conseil d’État genevois a annoncé fin septembre son opposition à l’initiative Pour des primes-maladie plafonnées à 10% du revenu du ménage et indiqué qu’il lui opposerait un contre-projet.


Manifestation contre la hausse des primes, Genève, mai 2018 – Demir Sönmez

Ensemble à Gauche, aux côtés du PS et des Verts, déposait en mars environ 7000 signatures à l’appui de cette initiative pour venir en aide aux gens peinant à faire face aux hausses constantes de primes, en attendant de modifier sur le fond le système de l’assurance-maladie. L’initiative est finançable, notamment en renonçant à réduire massivement l’imposition des grandes entreprises.

Plus d’une personne sur cinq à Genève renonce à des soins pour des motifs financiers et met ainsi sa santé en danger, une telle mesure s’impose donc. L’opposition du gouvernement, pourtant composé de magistrat·e·s se prétendant hostiles au système actuel d’assurance-maladie, est inacceptable. Que ce soit le conseiller d’État PS Apothéloz, membre du comité d’initiative à des fins électoralistes, qui vienne expliquer au nom du gouvernement (et au nom d’arguments libéraux divers) que l’initiative est à combattre a l’avantage d’être une leçon édifiante.

Quoi qu’il en soit, en s’opposant à l’initiative, le Conseil d’État se montre déconnecté de la réalité de la population. Un contre-projet retardera d’un an le vote de l’initiative et de solutions soulageant les ménages étranglés par les primes.

Pierre Vanek