Un Maudet qui voulait tout savoir

Le 12 octobre, le député Jean Batou posait une question urgente écrite au Conseil d’État genevois concernant la transmission à Pierre Maudet de rapports de la Brigade de la sécurité intérieure (BSI). Cette unité de la police genevoise travaille exclusivement pour le Service de renseignement de la Confédération (SRC).

Le gouvernement genevois a reconnu le 2 novembre que ces rapports ultra-sensibles étaient remis à Maudet, régulièrement et directement, par la cheffe de la police, sur «autorisation orale» des derniers directeurs du SRC.

Cette transmission choquante d’infos classées a pu entraîner ce printemps les rumeurs d’écoutes irrégulières par le Département de la Sécurité de Maudet. Une question urgente avait alors valu un échange de plaintes pénales entre Batou et Maudet, que le Ministère public n’est pas pressé de traiter. Cette affaire pourrait aussi jeter une lumière nouvelle sur le cas de ce jeune Suisse d’origine syrienne, évoqué par Mise au point, auquel les services de Maudet prétendent retirer sa nationalité suisse sur la base d’un dossier vide.

Remplaçant de Maudet en la matière, Poggia a dit ne plus vouloir recevoir ces rapports de la BSI, en s’interrogeant sur le caractère légal de la pratique. Des questions seront posées à Berne. À suivre.

PV