Vers la grève

Vers la grève : Les sorcières sont de retour

Le 31 octobre, le Collectif grève féministe de Genève a rendu hommage à la figure de la sorcière, si longtemps décriée. Trop de femmes pourchassées l’ont payé de leur vie.

C’est en Suisse que commencent au 15e siècle les premières chasses aux sorcières: notre pays détient d’ailleurs le record européen avec 10 000 procès en sorcellerie et 3 500 accusées exécutées dans la seule Romandie! Les études historiques montrent que le profil de la «sorcière-type» décrit une femme vivant en-dehors des sphères de pouvoir masculines et subvenant seule à ses besoins. Les chasses aux sorcières se traduisent par deux siècles de féminicides. Le temps pour la société patriarcale de mettre en place des lois sur le mariage, le vote, le travail qui nous auront toutes contraintes pendant plusieurs siècles.

La Grève des femmes* a besoin de sorcières, de femmes* courageuses, prêtes à dépasser un passé qui a confiné les femmes* à des rôles de second rang. Une cinquantaine d’entre elles ont hanté les rues genevoises en ce 31 octobre, à la rencontre de la population. Elles se sont donné rendez-vous en différents points à travers la ville et ont profité d’être mêlées aux passant·e·s pour parler de féminisme, informer sur la véritable histoire des sorcières et leurs persécutions, et inviter à participer à la construction de la grève du 14 juin 2019. La soirée s’est terminée à la librairie Livresse, l’occasion d’échanger sur le thème des sorcières et même d’acquérir un livre de circonstances: Sorcières de la journaliste Mona Chollet.

Une soirée d’échange organisée par le Collectif genevois pour une grève des femmes*/grève féministe, intitulée «Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler», aura lieu le 14 novembre prochain, dans un lieu encore à définir. Les militantes* se retrouveront encore pour de nombreuses actions jusqu’à la grève du 14 juin 2019.

Les sorcières de SolidaritéS