Californie

Californie : Paradise dans l'enfer du libéralisme

Les récents incendies en Californie ont montré que les zones urbanisées peuvent se transformer en fournaises lorsque le dérèglement climatique rencontre le laisser-faire capitaliste.

Le terrible incendie de la ville de Paradise a des similitudes avec les incendies meurtriers de cet été en Grèce. Si le réchauffement climatique provoque des sécheresses plus intenses, la spéculation immobilière, l’utilisation excessive des terrains et l’absence de régulation sérieuse favorisent les incendies.

Paradise s’est développée dans les années 70 – 80, passant d’une bourgade de 8000 personnes à une ville de 24 000 habitant·e·s, sans que les voies routières soient adaptées. Pourtant, en 2008, un incendie avait déjà provoqué un énorme embouteillage et causé le décès d’une personne. Mais cet avertissement n’a pas été pris au sérieux par les pouvoirs politiques et économiques. Les propriétaires à Paradise n’ont pas les moyens des propriétaires des villas de la côte Pacifique, qui se sont payé les services de pompiers privés. Les classes populaires sont poussées vers l’intérieur des terres, où le prix du terrain est plus abordable. Cette urbanisation rapide n’a pas été accompagnée d’un aménagement du territoire digne de ce nom.

Aux États-Unis, les lignes électriques sont rarement enterrées. En 2017, des courts-circuits ont causé 17 des 20 plus grands feux en Californie. Sans que la législation ait été modifiée: enterrer les lignes et élargir les zones tampons ont un coût que les compagnies électriques ne veulent pas assumer. Comme il n’y a pratiquement aucune régulation, le libéralisme économique pousse à nier les risques, quitte à payer quelques dédommagements. L’absence de moyens pour des services publics favorise ainsi une nouvelle fois les riches, au détriment de la vie.

Face aux conséquences multiples du réchauffement climatique, une série de travaux publics doivent être rapidement entrepris (rénovation des infrastructures énergétiques et de communication, tranchées antifeu, plan d’aménagement des zones habitées). Leur réalisation contribuera à une sécurité accrue et une prise de conscience plus aiguë des causes et racines des modifications climatiques. Un environnement qui sera aussi plus favorable à une approche écosocialiste.

Jose Sanchez