Grève des nettoyeurs d'ONET: belle victoire!

Le 11 février 2018, 14 salariés d’ONET chargés du nettoyage des toilettes publiques de la Ville de Genève débutaient une grève pour dénoncer le licenciement d’un délégué syndical, une sous-déclaration LPP et une flexibilisation de la durée du travail.

GrÃve ONET GenÃve

ONET est une multinationale active dans 8 pays et, avec 58 000 salarié·e·s, qui s’enrichit sur le dos de travailleurs·euses en pratiquant des conditions d’emploi dures et en imposant la précarité. Or, la Ville lui a délégué une tâche publique privatisée avec l’externalisation des services de nettoyage.

Suspendue après 52 jours, la grève d’ONET a pris vraiment fin le 16 avril, le Municipal ayant voté un crédit de 160 000 francs pour augmenter l’enveloppe attribuée à ONET. Nos toilettes seront davantage nettoyées et les 14 employés concernés auront des temps pleins et verront leurs revenus s’améliorer. L’augmentation salariale selon les situations va de 400 à 900 francs par mois.

Parallèlement au vote municipal, l’accord prévoit la réintégration du délégué licencié, une mensualisation des salaires, une LPP conforme, des pauses payées en cas d’intempéries, la mise à disposition d’équipements de protection, des plannings de travail annuels, un début du travail à 6 h 30 et non plus à 5 h 30 et d’autres choses encore.

Grincements de dents à droite

À droite, des dents ont grincé face à cette « solution »: le PDC s’est abstenu, l’UDC a voté contre. Un MCG se plaint: « On fausse les marchés publics! » Et en effet, c’est surprenant. Un patron discutable, ayant décroché un marché en serrant la vis à ses employés, se voit attribuer une rallonge financière significative à la barbe de ses concurrents. « Cette rallonge pose question, mais politiquement nous ne pouvons faire la sourde oreille » dira le PLR Simon Brandt.

Le succès des grévistes et de leur syndicat est là: « politiquement » la sourde oreille des autorités n’était plus possible. Mais, ce n’est encore que partiellement que les travailleurs ont été entendus. Un succès donc…mais d’étape. En effet, comme l’explique le SIT, la vraie solution est la ré-internalisation du personnel en Ville et la « déprivatisation » de cette tâche publique. Les syndicats auront donc à poursuivre cette lutte-là, non seulement pour la Ville, mais pour l’État.

Pierre Vanek