Pour exterminer le virus, exterminons le capitalisme

Planète-virus - pour exterminer le virus, exterminons le capitalisme

La crise sanitaire actuelle aura des conséquences. Nous nous dirigeons vers une crise économique et sociale aigüe. Anticiper ses effets et avancer des solutions alternatives est une nécessité politique. Sinon, c’est le marché et son inévitable cortège d’inégalités qui « reconstruira » nos sociétés sur les ruines et les cadavres, comme s’il ne s’était rien passé. Avec certainement des politiques d’austérité pour « payer » la facture.

Veut-on rétablir la société d’avant l’épidémie, avec toutes ses aberrations, ses contradictions et ses injustices ? Un modèle critiqué par de larges secteurs sociaux, contesté en particulier par les mouvements féministes et pour la justice climatique ? 

La crise sanitaire a mis en lumière les limites et les conséquences dramatiques du système libéral: austérité affaiblissant les systèmes de santé, privatisation massive des systèmes sociaux, mondialisation marchande extrême. Les gouvernements ont retardé au maximum l’arrêt de l’appareil productif, exposant des millions de personnes.

Pour les capitalistes, cette crise se résume à des milliers de milliards de pertes. 

Pour nous, il hors de question d’indemniser les pertes des compagnies pétrolières, des actionnaires des sociétés cotées en bourse, des multinationales des produits de luxe, de l’industrie du tourisme ou du fret maritime. Ces activités prédatrices de la mondialisation ne sont plus souhaitables dans un monde juste.

Puisque chaque crise réduit durablement les revenus des salarié·e·s, il s’agit de construire un système public d’assurance perte de gain, couvrant un large spectre de motifs et de statuts, incluant les employé·e·s indépendant·e·s (services, culture, soins, commerce, artisanat). 

La chute boursière justifie l’abandon de tous les systèmes d’assurance basés sur la capitalisation afin de passer à une sécurité sociale publique fondée sur la redistribution. Face aux risques financiers futurs (sanitaires et écologiques), un institut public unique sous contrôle populaire pourrait centraliser le crédit, l’assurance et le trafic de devises, ainsi que les investissements publics.

Les institutions militaires sont inutiles face aux futures menaces sanitaires et écologiques, gaspillant ressources matérielles et humaines. Leur reconversion vers des activités civiles, pour renforcer le système public de santé et la transition écologique est indispensable. La dissuasion nucléaire et la production d’armes doivent être abandonnées.

L’expropriation sous contrôle public de l’industrie pharmaceutique et des laboratoires doit permettre de contrôler publiquement la recherche, la production et la commercialisation des médicaments, produits médicaux et autres produits chimiques. Le profit ne serait plus son moteur, et serait remplacé par une politique de santé publique respectueuse de l’environnement. Une assurance-maladie publique gratuite compléterait une politique de santé hors des mécanismes marchands.

Les souffrances générées par cette crise sanitaire doivent stimuler une profonde remise en cause du système actuel et exiger une transition juste. Donner la priorité au secteur public, à une planification démocratique et à des systèmes sociaux de solidarité et de partage.

Atteindre ces objectifs nécessitera des mobilisations massives et des confrontations. Après la période du « consensus sanitaire » et de l’empathie, les intérêts de classe divergents vont revenir au premier plan. Nous affronterons d’autres virus, plus persistants et toujours répandus comme la course au profit ou l’oppression et l’exploitation. À nous de les éradiquer définitivement !

José Sanchez