Selfies contre profits

C’est l’affrontement qui a eu lieu un après-midi de septembre 2019 dans les rues de Genève. Amendé, je viens d’être acquitté par la justice.

La visite guidée « Tourisme du pire » de septembre 2019
La visite guidée « Tourisme du pire » de septembre 2019

Bien connue pour être la ville qui abrite notamment le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le CICR, le GIEC, et de très nombreuses ONG, la face sombre de Genève est quant à elle moins souvent visitée. Et pourtant, par les montants qui s’y jouent, son impact sur l’ensemble de la planète comme l’aspect très peu transparent de ses activités, elle est particulièrement intéressante.

Le tourisme du pire

Pour y remédier, un groupe d’une vingtaine de curieux·ses, avec leur appareils photo comme armes et leur éthique comme boussole, est parti à la découverte de la Genève toxique qui, de Crédit Suisse et UBS à BlackRock en passant par Mercuria, Trafigura, Bunge et Cargill, de la finance et du négoce de matières premières à l’agro-­alimentaire, détruit la planète et exploite ses habitant·e·s.

Ce « tourisme du pire », visant à cibler les agissements criminels de ces entreprises responsables des crises climatique, écologique, sociale et sanitaire que nous traversons, a été l’occasion une fois de plus pour la police de remplir sa mission, celle de préserver l’impunité des voyou·te·s en costard devant l’insolence et l’insouciance de ces visiteurs·euses trop critiques.

Violence policière, victoire judiciaire

Tenues anti-émeute, fourgons, suivi de la balade à moto : le dispositif policier était tellement absurde qu’il a fallu un moment à nos touristes pour saisir qu’ils·elles en étaient la raison. Après plusieurs moments d’intimidation, nous avons dû arrêter la balade bien avant sa fin, et l’identité d’un des participant·e·s a été prise.

Quelques mois plus tard, le coût de cette visite a été amendé de 650 francs. Une confirmation de plus que dans la Genève de Poggia et Jornot, il vaut mieux être riche pour manifester… Mais la justice a tranché, et dans le sens des militant·e·s écosocialistes ! Le soussigné a été acquitté ce mardi 1er décembre. Une petite victoire contre la répression, mais qui ne se néglige pas!

Teo Frei