Aide d’urgence pour les millionnaires

Le Grand Conseil n’est pas sensible à la situation de la population souffrant du chômage partiel. Il préfère modifier la loi pour permettre une aide aux gros actionnaires.

Portrait de Nadine Gobet directrice de la Fédération patronale fribourgeoise
Grâce à Nadine Gobet, directrice de la Fédération patronale, les entreprise disposent d’une fortune supérieure à 750 000 francs auront droit à des aides Covid à fonds perdu.

Lorsque les propriétaires d’une entreprise disposent d’une fortune supérieure à 750 000 francs, ces entreprises ne peuvent pas recevoir d’aide à fonds perdu. Cet article de la loi covid fribourgeoise vient d’être supprimé à la demande de Nadine Gobet, directrice de la Fédération patronale et Daniel Burdel, directeur adjoint de l’Union patronale.

Nadine fidèle au patronat titrait le journal La Gruyère commentant le refus de Nadine Gobet de se lancer dans la course au Conseil d’État cet automne. Sa fidélité n’a pas de limites. Son initiative parlementaire, appuyée par une procédure accélérée, va permettre aux actionnaires et patrons millionnaires d’obtenir les aides prévues pour les cas de rigueur. En octobre 2020, le Parlement avait pourtant voulu empêcher un tel gaspillage de l’argent public. « Il s’agit d’éviter que des personnes disposant de moyens illimités puissent rentrer dans les cas de rigueur » précisait l’UDC Stéphane Peiry. Mais les sommes à disposition ont fortement augmenté depuis et ont attisé les convoitises. Il ne faut pas pénaliser les personnes qui ont constitué des réserves, conclut bravement Daniel Burdel avant le vote.

Olivier fidèle à lui-même

Si le Grand conseil se montre généreux avec les millionnaires, il devient rapidement radin lorsqu’il s’agit d’aider les petits revenus. Il rejette sèchement un mandat de la gauche proposant une compensation de salaire pour les personnes touchées par le chômage partiel. Le conseiller d’État Olivier Curty le dit sans sourciller : « La situation précaire dans laquelle se retrouvent certaines salariées ou certains salariés résulte exclusivement du modèle de couverture voulu par le législateur dans le cadre de l’assurance-chômage. Le glissement vers la précarité qui touche ces personnes serait intervenu même hors la crise économique et sanitaire ». D’ailleurs, ces personnes à petits revenus n’ont qu’à se tourner vers l’aide sociale ou vers les associations caritatives actives dans l’aide aux personnes démunies.

Pierre-André Charrière