Double J et double discours

La société Jonhson and Johnson (J&J) soigne son image publique et sa communication. En même temps, le Top Employer 2021 restructure ses filiales neuchâteloises de manière arrogante.

Portrait de Thorsten Eger, directeur des ressources humaines de Johnson&Johnson
Thorsten Eger, directeur des ressources humaines de J&J, heureux gagnant du prix Top Employer

Le 25 janvier 2021, J&J annonce fièrement : « Pour la deuxième année consécutive, la Johnson & Johnson Family of Companies en Suisse a été officiellement certifiée par le Top Employer Institute comme Top Employer 2021. Nous devons respecter la diversité et la dignité, et reconnaître les mérites de chaque personne. lls doivent avoir un sentiment de sécurité, d’épanouissement et de motivation dans leur emploi. […] Nous devons œuvrer en faveur de la santé et du bien-être de nos employés et les aider à assumer leurs responsabilités familiales et personnelles. » 

Ces déclarations n’empêchent pas J&J de restructurer ses filiales et d’annoncer la suppression de 320 emplois dans le canton. But de l’opération : délocaliser les activités au Mexique et à Porto Rico. Visiblement, le groupe réagit immédiatement au recul de 2,7 % de son bénéfice pour 2020, qui se monte tout de même à 14,7 milliards de dollars étasuniens. 

L’arrogance de J&J

Son comportement semble bien loin de ces affirmations. Refusant de rencontrer directement le syndicat UNIA pour négocier un plan social pour les salarié·e·s licencié·e·s, la direction de J&J refuse même l’invitation à une séance avec UNIA sous l’égide de l’État.

Répondant à une interpellation urgente des deux députés de solidaritéS, le Conseil d’État se dit « choqué ». UNIA a beau dénoncer « la méthodologie appliquée par la société pour contourner les dispositions légales relatives à la procédure de consultation », la direction de J&J demeure inflexible. Pressions et menaces sur le personnel ont accompagné cette période.

À l’évidence, J&J a compris le sens profond de la formule « partenariat social ». Pour les capitalistes, elle est synonyme de pouvoir total. Il est regrettable que le mouvement syndical continue à croire à la réalité de cette formule trompeuse. Les patrons ne comprennent que le rapport de force. Pour l’instant, ils le dominent et ne se privent pas de l’utiliser. 

Dans son crédo, J&J déclare que « L’entreprise doit réaliser un profit équitable ». Pour ses actionnaires, J&J respecte ses principes.

José Sanchez