Pour un meilleur contrôle de nos logements par la collectivité publique !

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2021, un incendie a conduit à l’évacuation des 46 personnes résidentes d’un immeuble du 8, rue Royaume aux Pâquis. L’immeuble est aujourd’hui vide et muré.

Manifestants portant une banderole "Le logement est un droit pas une marchandise"
Manifestation pour le droit au logement, Genève, octobre 2017

Un double scandale 

Les personnes habitant dans cet immeuble, la plupart en sous-location, ont perdu leur lieu de vie et se trouvent 2 mois après l‘incendie toujours sans relogement satisfaisant. 

Ensuite, l’état vétuste de l’immeuble, non entretenu depuis 30 ans, la transformation des appartements en chambres individuelles, interdite selon la loi, sous-louées à 800 francs l’unité par un seul locataire, une régie, le Comptoir Immobilier qui s’étonne, un propriétaire Burval SA, une société en liquidation depuis 1998 !

On découvre des conditions de sous-location déplorables, précaires, insalubres, sans respect des normes de sécurité ; un nouvel exemple de ces « marchands de sommeil » qui préfèrent rester dans l’ombre.

Et que va devenir cet immeuble vide ?  

L’État affirme qu’il instruira d’éventuels abus en matière de transformations et de loyers. La Ville de Genève a dénoncé les faits au Ministère public. L’Asloca défend les sous-locataires et a déposé une requête à la Commission de conciliation en matière de baux et Loyer, devant même se battre pour obtenir les garanties de loyer payées. L’Hospice général a offert un soutien en urgence, mais sans solution de relogement. L’association des habitant·e·s des Pâquis (SURVAP) exige un relogement digne pour les ex-habitant·e·s et une rénovation rapide de l’immeuble pour remettre à disposition des logements abordables au centre-ville. 

Il est absolument nécessaire que la collectivité publique intervienne de manière plus efficace. Actuellement les bases légales sont restreintes. Il n’y a pas de droit de préemption applicable dans ce type de situation. Et aucun moyen d’obliger un propriétaire à vendre.

solidaritéS exige que cet immeuble soit remis à disposition le plus rapidement possible, et s’engage à participer à la modification de la loi pour augmenter les possibilités d’intervention de l’État et de la commune. Nous le ferons !

Brigitte Studer