Groenland

Non à l’uranium !

Militantes du parti Inuit Ataqatigiit du Groenland devant une habitation typique
Militantes du parti Inuit Ataqatigiit

Les élections anticipées au Groenland ont provoqué une redistribution des forces politiques. Depuis les premières élections en 1979, le parti social-démocrate Siumut dominait la scène.

La force du mouvement d’opposition aux projets miniers en uranium et terres rares a provoqué des élections anticipées. La lutte contre l’extractivisme est la principale orientation du parti de gauche « Inuit Ataqatigiit » (IA, soit « communauté du peuple »). IA a remporté le scrutin avec 36,6 % des suffrages, battant largement Siumut (29,4 %).

La compagnie australienne Greenland Minerals (GM) avait obtenu en 2007 une licence pour exploiter un site du Groenland. Elle a dépensé beaucoup d’argent pour vanter les avantages d’une exploitation dont les ressources serviraient les nouvelles énergies renouvelables.

Les opérations de raffinage des minéraux sont très polluantes et consommatrices d’eau, poussant les compagnies étasuniennes et canadiennes à fermer leurs sites locaux et se tourner vers les ressources du sol chinois. 

Les groupes miniers chinois ont profité de cette situation. Ils ont établi un quasi-monopole sur beaucoup de métaux et terres rares. Le mépris de la force de travail en Chine « communiste » leur a permis de devenir des géants miniers, qui ont commencé à prendre des participations dans des sociétés à l’étranger. Ainsi le principal actionnaire de la compagnie GM est une firme d’État chinoise.

GM promettait de belles retombées financières, 200 millions d’euros par an. Elles n’ont pas convaincu une majorité de la population. La défense de la pêche et de l’agriculture comme sources de revenus ont prévalu. Mariane Paviasen, élue de IA, a bien résumé ce choix : « Cela ne peut pas être une bonne méthode de détruire un pays pour en rendre un autre plus propre. »

José Sanchez