Écosocialisme ou barbarie : à nous de construire notre avenir !
Face à l’ampleur et l’interdépendance des crises écologique, économique, sanitaire et sociale, face aux expérimentations, fausses solutions ou propositions meurtrières des classes dirigeantes, peut-on encore croire en l’avenir ? Dans un précédent édito (356), nous affirmions déjà : « il est trop tard pour être pessimistes » ! Nous nous trouvons à un carrefour historique, sans retour possible. Une alternative écosocialiste est possible : la rupture avec une crise sans précédent et le système qui la provoque et l’entretient. Oui, une sortie du capitalisme est urgente et nécessaire, mais nous buttons encore et toujours sur les moyens… le comment ? Un début de fil rouge se dessine : « nous ne paierons pas leurs crises » !
Préalablement, détournons-nous des fausses solutions à l’emporte-pièce : solutions technologiques (géo-ingénierie, nucléaire ou voitures électriques partout), transformations politico-institutionnelles et économiques volontaristes des classes dirigeantes (Conseil d’État et conseils d’administration), capitalisme vert ou social-démocratie (deux impostures, une même impasse), ou encore toutes les mesures agissant d’abord sur les symptômes plutôt que sur les causes profondes.
L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage ! Initié par la Grève du Climat, le mouvement de la Grève pour l’Avenir a l’ambition de passer de la parole aux actes, en créant une jonction nécessaire avec le monde du travail et la Grève féministe, afin d’organiser des grèves de masse permettant d’obtenir des victoires politiques significatives. Partout en Suisse, là où vous le pouvez, rejoignez la première journée d’actions et mobilisations le vendredi 21 mai. Sonnez l’alarme climatique et sociale à 11 h 59 en faisant un maximum de bruit ! Participez au décloisonnement du mouvement « pour le climat » et des luttes sociales en battant le pavé après une trêve militante. Surtout, construisons quotidiennement un large mouvement de masse pour la justice environnementale et sociale, ancré sur nos lieux de formation, de travailet de vie !
Soyons toutefois modestes, nous n’en sommes qu’aux premières expressions de ce mouvement etnous faisons déjà face à des difficultés qu’il nous faudra affronter et résoudre. Pour cela, préservons les bonnes intuitions à l’origine du projet de la Grève pour l’Avenir : articuler les luttes sociales, sans compromis, défendre un programme d’urgence écologiste, féministe et solidaire, mener des batailles défensives (AVS 21, LPP 21 ou Mercosur) en proposant également des revendications à court terme, offensives et prioritaires (une reconversion écologique et sociale, une réduction massive et un partage équitable du temps de travail, un système de retraite solidaire en intégrant le 2e pilier à l’AVS, le contrôle démocratique des investissements) au sein du capitalisme tout en gardant un horizon stratégique de rupture par la grève générale. Un tel objectif ouvrirait incontestablement des potentialités révolutionnaires qu’il nous faut construire ici et maintenant.
Comme l’affirme la Grève pour l’Avenir, il est désormais temps de s’organiser, se mobiliser et faire grève pour exiger une transition juste et réaffirmer la nécessité d’un changement radical de système !
Steven Tamburini
pour le groupe écosocialiste de solidaritéS