Stop the War: dehors, maintenant!

Stop the War: dehors, maintenant!

Le 20 mars 2003, Bush attaquait l’Irak. Le 1er mai, la guerre était officiellement finie… Depuis, les forces d’occupation rencontrent une résistance déterminée. 2003 a été l’occasion d’un mouvement antiguerre mondial sans précédent, qui a marqué un peu le pas à l’automne. Pour relancer la machine, le mouvement antiguerre étasunien a lancé un appel en novembre pour une journée mondiale d’action contre les occupations et les guerres samedi 20 mars 2004, un an après.

La mobilisation de millions de personnes dans le monde n’a pas empêché la guerre, même si elle a contribué largement à la délégitimer. La lutte contre le militarisme et les impérialismes conserve néanmoins toute sa pertinence. La guerre «contre le terrorisme» frappera de nouvelles cibles. Désormais, le mouvement antiguerre vise les guerres et les occupations (Irak, Tchétchénie, Afghanistan, Palestine etc). Outre les enjeux économiques cachés, nous devons dénoncer les restrictions aux droits démocratiques, aux USA comme ailleurs. De nombreux prisonniers sont toujours détenus sans jugement ni inculpation sur la base de Guantanamo. Nous demanderons aussi le droit à l’autodétermination des peuples, y compris au niveau des ressources économiques. Les droits sociaux (des femmes et des chômeurs/euses etc.) ne doivent pas être oubliés.

Enlisement

«We got him», nous l’avons eu. Ce 14 décembre, le triomphalisme de Paul Bremmer, chef de l’Autorité provisoire de la coalition, contrastait avec la mine hagarde de Saddam Hussein. L’humiliation du dictateur, quelles que soient les circonstances de sa capture, n’a pas brisé la guérilla: la résistance irakienne continue ses actions quotidiennes.

Partis au combat pour une guerre courte, les soldats coalisés doivent désormais se préparer à une longue occupation. Les GIs rencontrent de nombreux problèmes psychologiques qui les conduisent parfois au suicide. Bush doit compter avec un sérieux problème de renouvellement des effectifs: la prime de 10000$ promise à ceux qui rempilent ne suffira peut-être pas.

Par ailleurs, malgré une présence massive de soldats sur le terrain et de nombreuses arrestations, les armes de destruction massive demeurent introuvables.

Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les premières victimes sont les Irakien-ne-s eux-mêmes. Après avoir subi le joug d’une dictature sanglante, après 10 ans d’un embargo criminel imposé par les Nations Unies, la population est sur les genoux.

La situation sanitaire, déjà très précaire avant la guerre, a été aggravée. De nombreuses infrastructures ont été détruites, notamment pour l’approvisionnement électrique nécessaire à la conservation de certains produits alimentaires et médicaux. Les résidus explosifs de guerre font des ravages longtemps après la fin des conflits, avec les accidents causés par des munitions non explosées.

Les pollutions causées par les munitions à uranium appauvri et par la mise à feu par l’armée irakienne de tranchées remplies de pétrole causent des ravages. Par ailleurs, la situation économique est catastrophique, avec un chômage massif et des salaires de misère octroyés par les colonisateurs à ceux qui ont de la chance d’avoir un travail.

La situation des femmes est également préoccupante, avec le retour en force des intégristes. Les protestations de la population sont durement réprimées, comme le montre la mort par balle de chômeurs lors de manifestations.

Cependant, la situation n’est pas perdue pour tout le monde. Ainsi, l’entreprise pétrolière Haliburton, dont le vice-président des États-Unis Cheney a été le président de 1995 à 2000, importe de l’essence à prix fort en Irak1. La filiale Kellogg, Brown & Root de cette même compagnie est une fournisseuse de longue date de divers services de logistique (blanchissage, restauration…) pour l’armée étasunienne. Des exemples parmi d’autres des prébendes de l’administration Bush!

Une mobilisation à réussir

Face à la terreur des guerres et des occupations, les mouvements antiguerre doivent installer leurs mobilisations dans la durée et entamer un travail de fond. En Suisse, la coalition nationale contre la guerre a décidé d’appeler à une manifestation le 20 mars à 13h30 à Berne, qui sera suivie d’une assemblée convoquée par le GSsA.

Les diverses coalitions locale doivent maintenant organiser des débats, projections et distributions de tracts pour préparer cette mobilisation. Un petit journal d’information et de mobilisation Out Now! a été édité par les coalitions romandes. Il est prévu de sortir d’autres numéros d’ici au 20 mars. Les informations sur les divers événements locaux et sur la manifestation même, ainsi que le journal sont disponibles sur le site des coalitions contre la guerre www.gssa.ch/antiguerre.

Il est essentiel de préparer la manifestation et de faire en sorte qu’elle soit une réussite. Cela ne pourra se faire que si des militant-e-s rejoignent et renforcent les coalitions existantes. Rendez-vous le 20 mars!

Sébastien L’HAIRE

  1. Voir Stephen Kerr, «Piller l’Irak par décret», GSsA n°60. http://www.gssa.ch/journal/display.php3?id=254