Un partenariat très prometteur...

Un partenariat très prometteur

Au temps où le DMF ne s’intitulait pas encore Département fédéral de la défense, de la protection de la population et du sport, la gare de triage des crédits pour l’achat de matériel militaire s’appelait le Groupement de l’armement. Aujourd’hui, cette instance hautement sensible, vu les sommes en jeu, se nomme désormais Armasuisse.

Ça sonne bien, ça, Armasuisse. Comme un mélange d’armada, d’armailli et d’Armaguédon. Armasuisse, donc, en ces temps de disette budgétaire – relative pour l’armée – a mis au point un nouveau concept. Selon la bonne vieille méthode du «vous avez un problème, faites-en un concept», Armasuisse a réinventé le PPP. Qui ne désigne ni Pain pour le prochain et encore moins le Partenariat pour la paix, mais est chargé d’accroître la synergie entre l’économie privée et l’armée ainsi que l’optimisation de l’intégration des intérêts et des coûts de la base industrielle suisse. Terminologie officielle de la chose: Partenariat pour la plus-value! Ils lisent Marx, maintenant, dans les Ecoles d’officiers? (ds)

Argovie: naturalisation à haut prix

«Si les étrangers veulent avoir des droits politiques, ils n’ont qu’à se naturaliser», c’était l’argument-choc de l’ASIN vaudoise, qui avait lancé une initiative pour abolir les droits politiques sur le plan communal accordés par la nouvelle Constitution aux immigré/es. Heureusement, la succursale blochérienne en terre vaudoise n’a pas pu ramasser les 12000 signatures nécessaires. Bien entendu, les mêmes milieux annoncent déjà leur opposition à la future loi fédérale sur les naturalisations. En attendant une votation, ils dressent là où ils le peuvent quelques obstacles supplémentaires dans le parcours du combattant que représente une procédure de naturalisation. Dernier exemple en date:

«Le Grand Conseil du canton d’Argovie veut augmenter drastiquement la taxe de naturalisation des étrangers à 50.000 francs. Une motion dans ce sens a été approuvée, contre l’avis du gouvernement par l’UDC, les Démocrates suisses (NDR: ex-Action nationale), le Parti de la Liberté (NDR: ex-Parti des automobilistes), alors que le PS, le PDC, les évangéliques et les Verts s’y opposaient. Actuellement, dans le canton d’Argovie, les étrangers naturalisés doivent payer une taxe cantonale de 500 fr., à laquelle s’ajoute une taxe communale proportionnelle au revenu qui peut atteindre un maximum de 5.000 fr.» (in: Rinascita: settimanale, anno 7, no 323, 7 novembre 2003).

Vote obtenu, malgré les précisions données par le gouvernement: cette décision sera remise en cause par la nouvelle loi sur la naturalisation. En attendant, mieux vaudra être riche en terre argovienne pour passer le filtrage par le fric concocté par ces «faiseurs de Suisse»… (hpr)