Non à un urbanisme des inégalites

Suite à l’aboutissement d’un référendum lancé par le collectif des associations d’habitant·e·s et de quartier et soutenu par solidaritéS, la population de la ville de Genève votera le 18 juin sur le Plan localisé de quartier (PLQ) Acacias 1.

Si la pénurie de logements et les loyers spéculatifs qui en découle doivent être combattus, notamment par la construction de logements à loyers abordables, il n’est plus possible aujourd’hui de faire l’impasse sur les questions liées à l’habitabilité, aux exigences imposées par le réchauffement climatique, et surtout aux concessions faites aux promoteurs au détriment des intérêts des habitant·e·s.

Ce PLQ concerne des terrains appartenant en quasi-totalité à l’État de Genève, ce qui aurait dû permettre de faire prévaloir des critères d’intérêt public, en veillant à ce que les besoins de la population priment sur les intérêts privés des promoteurs. Or, tel n’est malheureusement pas le cas !

Comment expliquer autrement que, malgré l’existence de plus de 180 000 m² de surfaces commerciales vacantes dans le canton, le PLQ prévoie la création ou le maintien d’au moins autant d’emplois que de logements, ce qui ne permettra pas d’atténuer la pénurie de logements !

Comment expliquer que le PLQ prévoit la construction de cinq tours (entre 53 et 93 m de haut), avec une ségrégation spatiale entre les étages supérieurs, aux loyers élevés et donc réservés aux locataires aisés, disposant de vue, ensoleillement, aération, tranquillité… et les étages inférieurs, donnant sur des cours, véritables îlots de chaleur en été ! 

Comment expliquer l’insuffisance criante d’équipements publics, avec une école primaire trop petite, des surfaces très limitées consacrées au parascolaire, crèche, maison de quartier, et une absence totale de lieux dédiés aux activités culturelles, associatives, sportives, etc.

Si nous ne nous opposons pas par principe à tout projet de densification, nous refusons en revanche un urbanisme d’entassement et une hyper-densification conçue pour attirer les investisseurs, qui ne répondent pas aux besoins des futurs habitant·e·s de ce quartier.

Un NON le 18 juin est important non seulement pour s’opposer au PLQ Acacias 1, mais aussi pour obtenir des autorités que les prochains PLQ, concernant l’aménagement futur de la zone Praille-Acacias-Vernets, prennent mieux en compte les besoins des habitant·e·s. 

Anne-Marie Barone