Le mouvement anti-guerre US à la croisée des chemins

Le mouvement anti-guerre US à la croisée des chemins

Le mouvement anti-guerre et progressiste qui lutte contre la guerre impérialiste et l’occupation de pays étrangers, mais aussi contre la mise en cause des droits populaires aux Etats-Unis, est à la croisée des chemins. Ce mouvement s’est développé à un rythme rapide dans le monde entier durant ces deux dernières années, d’abord en réponse aux attaques globales de l’administration Bush contre les droits des peuples. Il a fait preuve d’une imposante capacité d’action collective à l’échelle globale, parce que tous et toutes ensembles, aux Etats-Unis et dans le monde, nous avons montré que le pouvoir doit émaner des gens eux-mêmes. Ce mouvement populaire représente la seule possibilité de changement et le seul défi réel au militarisme, ainsi qu’aux conquêtes et à l’exploitation globales des multinationales.

Aux Etats-Unis, le mouvement progressiste est confronté à un choix critique. La campagne électorale bat son plein. Certains veulent s’emparer du mouvement anti-guerre pour l’attacher comme une queue au cerf-volant démocrate. Nous estimons que cela déboucherait sur une dilapidation tragique de la capacité historique de ce mouvement à créer un réel changement. Les partis démocrate et républicain représentent les mêmes élites de la finance et des multinationales et sont tout deux engagés dans une stratégie de domination globale. Le nouveau budget de guerre du Pentagone – 416 milliards de dollars – a été adopté par le Sénat à 98 voix contre O.

Bush et Kerry soutiennent tous deux et veulent étendre l’occupation de l’Irak. Ils soutiennent la guerre sans trêve d’Israël contre le peuple palestinien et s’opposent à son droit au retour. Les deux partis ont soutenu le blocus criminel de Cuba, qui dure depuis 44 ans. Ils sont favorables au renversement du gouvernement élu au Venezuela. Ils représentent les intérêts pétroliers US dans la nouvelle tentative de partage de l’Afrique. Ils défendent l’intervention US à Haïti. Et il y a littéralement une centaine d’autres enjeux sur lesquels ces deux partis partagent une vision quasi-unanime.

Dans la prochaine phase, le mouvement anti-guerre doit se doter d’un Plan d’Action, ainsi que de tactiques spécifiques qui contribuent à son développement comme une force solide et puissance, indépendante des deux partis inféodés à la machine de guerre des multinationales.

Les militant-e-s anti-guerres, qui luttent pour l’arrêt de la guerre et de l’occupation de l’Irak, s’engagent à redoubler d’efforts et à augmenter la pression, indépendamment de qui sera élu. Le jour où le prochain président prêtera serment – le 20 janvier 2005 – il y aura des milliers de personnes le long du cortège inaugural à Washington pour crier: «Halte à l’occupation de l’Irak! Retrait immédiat des troupes!» Que ce soit Bush ou Kerry qui trône dans la limousine, ils entendront, ainsi que le monde entier, ce message haut et clair du peuple des Etats-Unis.

A.N.S.W.E.R (Agir Maintenant pour Arrêter la Guerre et le Racisme), 4 juillet 2004