Renvois des requérants d’asile et sans-papiers: l’effet «tsunami»?

Renvois des requérants d’asile et sans-papiers: l’effet «tsunami»?

Dans le canton de Vaud, l’effet «tsunami» a amené plusieurs politiciens de droite, notamment Yves Christen, conseiller national radical de Vevey, à demander que l’élan de solidarité qui s’est manifesté à cette occasion se concrétise également pour les requérant-e-s d’asile et les sans-papiers, menacés de renvoi. Ces politiciens relèvent, à juste titre, la contradiction qui existe entre la compassion exprimée par les autorités cantonales et fédérales pour les innombrables victimes du tsunami et la dureté des positions de ces mêmes autorités vis-à-vis des personnes menacées de renvoi. Une prise de position courageuse, qui tranche avec l’assourdissant silence, jusqu’alors, des magistrats socialistes et verts du gouvernement vaudois!

Le mouvement de solidarité s’élargit chaque jour. Les églises, catholique et réformée, ont organisé un jeûne de solidarité qui s’est conclu par un culte solennel, célébré à la cathédrale de Lausanne. Des refuges se sont ouverts dans la quasi-totalité des régions du canton, Vevey, Payerne, Grandson, Lausanne. Face à ce vaste mouvement de soutien, le gouvernement vaudois est à la recherche d’une «porte de sortie». Drôle de formule pour qualifier une politique de renvoi forcé! L’UDC, Jean-Claude Mermoud, et sa majorité bourgeoise au Conseil d’Etat ne doivent pas perdre la face, en échange de l’acceptation, par les élus gouvernementaux socialistes et verts, d’un nombre plus limité de renvois que prévus. Un marchandage qui n’a rien à voir avec le respect des droits des personnes concernées! En même temps, dans les coulisses, dans l’administration, à la police des étrangers, dans les cabinets des juges d’instruction, on se prépare à des renvois, avec ou sans mesures de contrainte, le tout, le plus expéditivement possible! La Municipalité de Lausanne et le syndic de Morges ont annoncé publiquement que les polices communales de ces deux villes ne participeraient pas à des arrestations pour l’exécution des refoulements. La coordination asile et le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers (CVSSP) poursuivent leurs activités de résistance. Le 24 janvier 2005, au soir, le jour de l’indépendance vaudoise (!), une grande soirée de solidarité (lieu et programme, à la dernière page de ce journal) est organisée à Lausanne.

Jean-Michel DOLIVO