Livres: Pour la désobéissance civique...

José Bové, Gilles Luneau,

Pour la désobéissance civique

La découverte, Paris, 2004, 261 p.

«J’aurai pu résister par la force, avec plus ou moins d’effets, j’aurais pu devenir fou furieux contre la société; mais j’ai préféré que la société devienne folle furieuse contre moi, car c’est elle la forcenée.» Telles sont les paroles du poète et philosophe américain en 1846, Henri David Thoreau alors qu’il est arrêté et jeté en prison sans aucune résistance. Il refuse de payer ses impôts parce qu’il ne veut pas se faire complice de l’esclavage et de la guerre au Mexique qu’ont déclaré les Etats-Unis en annexant le Texas.

Pilier du concept de la désobéissance civile non-violente, Thoreau sera suivi par bien d’autres: Gandhi, Martin Luther King, les Indiens du Chiapas… La lutte pour un autre monde n’est pas une nouveauté et elle doit plus que jamais continuer même – et surtout – si elle ne s’inscrit pas dans la légalité. C’est ce que démontrent José Bové et Gilles Luneau dans leur livre où ils retracent les grandes étapes de l’histoire, les enjeux, la légitimité et l’avenir de la désobéissance civique.

Les auteurs considèrent aujourd’hui que la désobéissance civique est d’autant plus importante que la politique ne remplit plus son rôle, subordonnée aux intérêts économiques d’une minorité. Ils ne restent plus aux citoyens-nes qu’à désobéir – la désobéissance civique c’est le fait d’accepter la responsabilité, en tant qu’individu, d’une action illégale – quel que soit le prix à payer, pour défendre le bien commun et la démocratie. Elle est un acte politique qui oppose la légitimité à la légalité. Avoir la force de dire non, c’est déjà faire un pas pour qu’un autre monde soit possible. (ip)

«Del otro lado de la mirilla» (De l’autre côté du judas)

Oublis et mémoires des anciens détenus politiques de la prison de Coronda (Santa Fé, Argentine, 1974-1979)

De 1976 à 1983, l’Argentine a connu l’une des dictatures militaires les plus brutales du continent. Le bilan de ce régime se chiffre par plus de 30000 disparus, plus de 10000 prisonniers politiques, des dizaines de milliers d’exilés, femmes et hommes. Un groupe d’anciens détenus politiques de la prison de haute sécurité de Coronda ont retracé leurs expériences au travers de ce livre, qui se veut un témoignage collectif, le premier de ce type dans toute l’Amérique latine. C’est un succès d’édition en Argentine, avec 6000 exemplaires diffusés. (jb)

Nous vous invitons à la présentation de ce livre
Mardi 22 mars, 19h.30
Maison des Associations, Genève
Avec la participation de Sergio Ferrari, Patrice Mugny, Carmen Gazi, David Andenmatten
Modération: Eric Decarro