Initiatives fiscales: ÉTAT D'URGENCE

Initiatives fiscales: ÉTAT D’URGENCE

On s’en rappelle, dès l’automne dernier solidaritéS proposait le lancement d’une initiative fiscale contre la régression sociale et le «déficit social» avec deux volets:

  • Un retour en arrière sur la baisse d’impôts de 12% que les libéraux avaient réussi à faire passer, avec un rétablissement de l’impôt antérieur pour les très hauts revenus, qui apportera à la collectivité des ressources supplémentaires d’environ 120 millions par an, correspondant ainsi à 40% du déficit du budget actuel de l’Etat de Genève.Les réductions d’impôts pour le 86% des contribuables étant maintenues, les très hauts revenus – pour les familles au delà de 240000 Fr. par an de revenu imposable après toutes les déductions admises – retrouve simplement leur niveau d’imposition d’avant 2000!
  • Une contribution de solidarité pour les grandes fortunes dont le nombre et le volume croit sans cesse à Genève, rapportant 140 millions, soit environ la moitié du déficit du budget cantonal.

Ces mesures après de longues discussions ont été soutenues par un front très large regroupant le PSG, Les Verts, le Parti du Travail, les Indépendants de l’ADG, la CGAS, le SIT, le SSP, le Cartel intersyndical du personnel de l’Etat, l’AVIVO, le MPF, Les Communistes et attac-GE… Mais l’exigence des Verts, du PS, des Indépendants de l’ADG, et du PdT a été de «diviser» l’initiative initialement proposée pour en lancer deux en parallèle, sous prétexte que le volet de taxation des grandes fortunes serait plus problématique que la simple «correction» du cadeau fiscal libéral de 12% aux hauts revenus.

solidaritéS avait protesté à l’époque contre ce «splitting» au motif que ces deux mesures formaient un ensemble crédible de réponse à la droite sur le plan fiscal, que le volet sur les fortunes avait déjà passé la rampe d’un vote populaire de principe, puisqu’il faisait partie de notre dernière initiative fiscale, malheureusement non-formulée qui avait recueilli une majorité des suffrages il y a quelques années… mais aussi parce que cette formule imposait la récolte du double de signatures, ce qui est significativement plus difficile.

Au nom d’une volonté unitaire et du rassemblement de toutes les forces possibles dans le camp des initiants, solidaritéS a pourtant consenti à cette opération. Or aujourd’hui à quelques six semaines de l’échéance qui tombe le 7 juillet, on constate que ce sont moins de 3000 signatures qui ont été récoltées pour chacune des deux initiatives, dont la moitié environ par notre seul mouvement. Ces initiatives doivent aboutir, chacun doit prendre ses responsabilités! Les listes et argumentaires sont disponibles sur notre site www.solidarites.ch.

Pierre VANEK