La faculté des SES, un fief masculin

La faculté des SES, un fief masculin

Cette pétition a été lancée par le Collectif 14 juin de Genève. solidaritéS a décidé de la soutenir et appelle ses lectreurs-trices à la signer. Il est en est fait inacceptable que, sur les 13 professeurs nommés par la Faculté des SES depuis 2002, il n’y ait eu aucune femme. Pire encore, les départements de sociologie et de géographie de cette Faculté, fréquentés par une large majorité d’étudiantes, n’ont quant à eux nommé aucune femme à un poste professoral depuis leur création! Peut-on sérieusement continuer à tenir des discours «politiquement corrects» sur la promotion féminine en continuant à pratiquer une véritable ségrégation sexiste? En bon français, cela s’appelle tenir un double langage… Il est grand temps que cela change! (réd.)

L’égalité des chances entre hommes et femmes existe-t-elle réellement à la Faculté des Sciences Economiques et Sociales à Genève?

Depuis quelques années et en raison du tournant des générations, la Faculté se voit dans l’obligation de renouveler, de manière conséquente, les postes de professeurs ordinaires.

Or depuis 2002, 13 nominations ont eu lieu dans cette Faculté: 13 hommes!

En sera-t-il de même pour les postes en cours de nomination en géographie et en sociologie?

La situation de ces deux départements est significative, car ils ont la particularité de n’avoir jamais accueilli de femmes dans leurs rangs professoraux, et cela depuis leur création.

Est-ce à dire qu’il n’y a pas de femmes compétentes pour assumer des responsabilités professorales, malgré des thèses brillantes soutenues par des femmes dans cette faculté même ou ailleurs en Europe?

C’est une question que nous posons aux instances académiques et politiques.

Or, en ce moment, il y a urgence. Les renouvellements en cours vont déterminer, pour au moins les quinze ans à vingt ans à venir, si le professorat d’un département peut encore aujourd’hui, au XXIe siècle, être fermé aux femmes et réservé uniquement à des hommes, au mépris de la diversité effective des étudiantes et étudiants qui viennent s’y former.

Nous soulignons que depuis 1991, la loi sur l’Université de Genève (LU) institue à la mise en œuvre et à la promotion du principe de l’égalité des droits et des chances entre femmes et hommes, et qu’elle se préoccupe en particulier de l’équilibre de la représentation des deux sexes.

Dès lors, selon la loi:

  • la promotion de la relève féminine fait partie de la responsabilité fondamentale des autorités universitaires,
  • qu’il convient de tenir compte des spécificités des rapports sociaux de sexe lors des nominations,
  • que l’application de la «règle de préférence à compétence égale» constitue un levier pour promouvoir la relève féminine.

Après de nombreuses années d’enseignement quasi uniquement masculin en SES, il est plus que temps d’ouvrir les portes aux femmes.

  • Il est demandé aux autorités universitaires de tout mettre en œuvre, sans délai, pour l’accomplissement d’une réelle politique d’égalité des chances entre hommes et femmes à l’Université et plus particulièrement à la Faculté SES.
  • Il est demandé aux autorités politiques de veiller à l’application de la Loi sur l’Université sur la question de l’égalité des chances entre hommes et femmes et d’intervenir, si besoin, pour faire respecter les articles de cette loi.

Pétition disponible sur www.solidarites.ch