Le Conseil d’état décerne le prix du larbin





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Le Conseil d’état décerne le prix du larbin

L’objectif est affiché: économiser, économiser. Le problème: comment faire passer la pilule de l’austérité au personnel? Solution classique: faire surgir des propositions du personnel lui-même, ce qui permet au Conseil d’Etat de ne pas se placer en première ligne et assure la division des salarié-e-s.

Au printemps le projet «récolte» est donc lancé. Les employés de l’Etat neuchâtelois ont été appelés à transmettre leurs propositions d’économies au Conseil d’Etat, qui s’est chargé de les trier et de retenir ce qui l’intéresse.

Une fois éliminé l’inacceptable (comme par exemple de fixer un salaire maximum à 130 000.- pour la législature 2006-2009) le Conseil d’Etat a retenu 150 mesures, pour finalement décerner trois prix:

  • rendre les parkings payants pour l’ensemble du personnel.
  • faire rattraper par les enseignants les heures qui tombent pour cause d’examens ou autre obligation administrative.
  • facturer aux mandataires fiscaux les demandes de renseignement.

Les trois heureux gagnants ont reçu chacun 500 francs. Bravo!

Deux des trois mesures primées visent à une réduction directe du revenu des employés. Que le Conseil d’Etat veuille réduire les salaires, c’est son programme; il est inacceptable, et c’est aux syndicats de ne pas laisser passer ce genre d’attaques. Mais qu’il monte des opérations de prétendue consultation du personnel pour contourner les syndicats et faire apparaître les réductions sociales comme des demandes du personnel lui-même, c’est proprement scandaleux et tout juste digne de gouvernements populistes qu’il est de bon ton de dénoncer quand cela se passe ailleurs.

C’est bien bas que descend le Conseil d’Etat neuchâtelois, à l’abri de son large soutien parlementaire.


Un paradis fiscal pour les entreprises. Quand cela cessera-t-il?

Début juillet des parlementaires suisses ont rencontré une délégation du parlement européen. Gisèle Ory, conseillère aux Etats socialiste, était du voyage. A son retour, l’Express/Impartial l’a interviewée. Elle a confirmé que l’Union Européenne, était mécontente de la politique fiscale des cantons suisses. Pas seulement des paradis fiscaux de Zoug ou Schwytz, mais aussi de la politique d’un canton comme Neuchâtel qui exonère généreusement pour attirer des entreprises étrangères. Ces cadeaux aux actionnaires ont été dénoncés par le groupe «PopVertsSol» au Grand Conseil et ont fait l’objet d’une campagne d’Attac qui en a montré les conséquences désastreuses pour les finances publiques.

Que va dire le Conseil d’Etat, lui qui est lié par les promesses d’exonérations d’impôts faites à de nombreuses entreprises?

Que va dire le Parti Socialiste, proeuropéen affirmé mais défenseur de la politique de promotion économique neuchâteloise, lui dont les ministres se complaisent dans les cadeaux non publiés aux entreprises?

Henri VUILLIOMENET