Le Parti libéral et la Rade: traversée contre pavillons

Le Parti libéral et la Rade: traversée contre pavillons

A la rentrée, le Conseiller d’Etat libéral Mark
Müller a déclaré au sujet des pavillons de la Rade,
projet voté par le Conseil Municipal, qu’il ne donnerait
pas l’autorisation de construire ces édicules qu’il
trouve laids. Cette ingérence dans le débat du Conseil
municipal, relève du pur délit anti-démocratique,
puisqu’il n’avait de légitimité pour agir, ni
comme «ministre de tutelle», ni comme membre d’un
jury d’experts. Sa prise de position
«esthétique», est aussi une insulte aux artistes et
architectes qui ont participé au concours organisé
démocratiquement par le Conseil administratif, à la
demande du Conseil municipal.

En effet, ce dernier avait déjà donné suite
à une motion et à une pétition en mars 1999, puis
à une nouvelle motion en septembre 2001, demandant de
débarrasser la rade de ses édicules actuels et de les
remplacer par des pavillons harmonieux et respectant les normes en
vigueur.

C’est ainsi que le Conseil administratif a mis au concours, au
début 2004, un projet qui respecte le plan de site
approuvé par le Conseil d’Etat en 1992, basé sur
l’analyse du Conservatoire du Patrimoine architectural de la
Ville. Le collège d’experts qui a examiné le
résultat du concours, comprenait notamment un
représentant de Genève-Tourisme, ainsi que des
exploitants actuels. De nombreuses réunions de travail et
auditions avec la commission ad hoc du Conseil Municipal ont
été tenues avec ces derniers.

Le Conseil municipal avait à se prononcer, non pas sur les
formes et les couleurs choisies par un jury indépendant, mais
sur l’opportunité de réaliser ce projet et sur les
coûts / bénéfices d’une telle
opération.

Les libéraux, ayant approuvé le
réaménagement rapide et indispensable de la Rade par de
nouveaux pavillons, pouvaient encore en contester éventuellement
le coût. Mais le fait que les 4 millions nécessaires
seraient remboursés en 10 ans par les utilisateurs-trices ne
leur laisse pas une grande marge de manœuvre.

Ce projet peut plaire ou non. Des goûts et des couleurs… Mais
il ne fait aucun doute qu’il répond au souhait des
citoyen-ne-s et des habitant-e-s de voir la Rade équipée
de pavillons mieux adaptés. Lancer un référendum
dans l’unique but de faire un bon coup avant les élections
municipales de ce printemps, c’est vraiment le degré 0 de
la politique.
Plus sérieusement, parallèlement à ce
référendum, le projet de la traversée de la Rade,
refusé en votation populaire, revient sur le devant de la
scène, soutenu sans surprise, par les milieux de droite et du
«tout voiture» et plus scandaleusement par le Conseiller
d’Etat des Verts Robert Cramer. Avec lui, il y a du souci
à se faire pour la défense environnementale et
l’écologie.

Jacques MINO

Agression odieuse récupérée par le Parti libéral

Le nouveau président du Parti libéral vient de nous
donner une illustration du discours démagogique et irresponsable
de ce parti. Utilisant une agression ignoble qui révolte les
citoyen-ne-s ces derniers jours, à savoir le lynchage d’un
jeune Noir par 5 jeunes (dont une majorité de Suisses), non pour
dénoncer cet acte raciste, il s’en est servi pour entonner
une nouvelle fois l’hymne à
l’insécurité et dénoncer les
«trafiquants de drogue» qu’il faudrait davantage
réprimer et enfermer.
Le Parti libéral récupère ainsi une
légitime indignation citoyenne pour la détourner au
profit de sa propagande d’exclusion. Ce discours populiste
rejoint celui de l’extrême droite, notamment de Blocher,
qui consiste à désigner des coupables parmi les
citoyen-ne-s les plus fragiles pour masquer les exactions
financières d’une «élite»
financière et corrompue dont ils sont les porte-parole, quitte
pour cela à développer et à légitimer
depuis des décades le racisme dans la mentalité
populaire. (jm)