Maison Blardone: non à l’intimidation !

Maison Blardone: non à l’intimidation !

Le procureur général,
Daniel Zappelli, s’est à nouveau illustré par ses
penchants anti-squatter, en envoyant la police pour déloger et
arrêter un habitant, résidant dans la maison Blardone
depuis 8 ans. Une fois de plus, ce procureur nous prouve à quel
point sa conception de la justice est sommaire. Ce qui est sûr,
c’est qu’il n’est touché, ni de près ni
de loin, par la crise du logement. Nous reproduisons ici la lettre
ouverte, rédigée par l’association «Chez
Georges» et la Maison de Quartier de la Jonction. (réd)



Comme les médias genevois l’ont rapporté ces
derniers jours, un habitant de la maison Blardone a été
interpellé, écroué, jugé et condamné
à 15 jours de prison avec sursis de 3 ans pour violation de
domicile. Cette condamnation est un pas de plus franchi par le
Procureur Général dans l’escalade des moyens
judiciaires mis en œuvre pour criminaliser les squatteurs, ceci
après l’échec de sa première tentative
à l’encontre des occupant-e-s de la maison.

Pourtant, la sauvegarde de la maison Blardone a, en 1999
déjà, fait l’objet d’une pétition au
Grand Conseil (P 1268-A) qui l’a renvoyée au Conseil
d’État en mai 2000. Dans son rapport au Grand Conseil (P
1268-B), le Conseiller d’Etat Laurent Moutinot, alors en charge
du DAEL, indique que la question sur la manière de donner suite
à cette pétition devrait se reposer une fois les
problèmes de la succession de feu M. Georges Blardone
réglés. Cette pétition n’a reçu
aucune réponse à ce jour.

Or, six ans plus tard, la maison Blardone, dernier témoin des
débuts de l’urbanisation du quartier, est plus que jamais
menacée de démolition: le Conseil d’Etat, ignorant
totalement la décision du Grand Conseil, a poursuivi en catimini
le projet de détruire la maison Blardone et de bétonner
son jardin au prétexte d’y construire 20 logements HBM.

Les défenseurs de la maison Blardone ne s’opposent
évidemment pas à la construction de logements sociaux.
Nous pensons, dans le cas de cette maison, que son intérêt
historique mais aussi celui de la préservation de la parcelle
boisée doivent prévaloir sur toute autre
considération.

Pour ce qui est de créer du logement, il existe dans le quartier
de la Jonction de nombreuses friches inexploitées: notamment le
site Artamis où, selon les initiateurs-trices du projet
Coquelicot, on pourrait construire 200 logements dans le respect des
principes du développement durable et conserver la mixité
des activités.

Il est par ailleurs amusant de noter que M. Luc Prokesch (co-promoteur
du projet Blardone avec l’Etat de Genève) lorsqu’il
construit des logements sur le plateau de Frontenex,
préfère, par philanthropie bien sûr, construire des
villas et des immeubles de standing au détriment du logement
social pourtant si nécessaire, ceci avec l’appui des
milieux immobiliers et de leurs défenseurs…(cf. PL
8667-A).

Nous réitérerons donc avec force notre demande afin que
la maison Blardone soit restaurée et mise à disposition
des habitant-e-s du quartier par le biais, par exemple, de la Maison de
Quartier de la Jonction, qui pourrait en assurer la gestion. En effet,
la demande d’espaces collectifs dans ce quartier si
densément peuplé est très importante, notamment
pour l’organisation de réunions d’habitant-e-s, de
fêtes d’anniversaire et autres évènements
familiaux.

La deuxième pétition pour la sauvegarde de la maison
Blardone et du petit parc des Plantaporrêts a recueilli 720
signatures et a été déposée au Grand
Conseil le 4 octobre 2006. Nous vous demandons donc de la soutenir afin
qu’un peu de l’âme du quartier de la Jonction puisse
être préservée, et que la volonté populaire
soit prise en compte.
Pour terminer, nous nous questionnons sur le but de cette action
judiciaire sans précédent, et nous supposons qu’une
évacuation définitive de cette maison créerait une
jurisprudence qui permettrait d’autres débordements. Pour
un quartier ouvert et harmonieux, la Maison Blardone persiste et signe!

Pour information: http://mqj.ch/documents/Historique%20Blardone%20et%20Annexes%20.pdf