Votations 15 mai 2022 positions solidarites

Loi Netflix  OUI

Les jeunes bourgeois font feu de tout bois. On connaissait leur volonté d’augmenter l’âge de la retraite à 67 ans, mais ils (jeunes PLR, UDC et Verts-lib) ont aussi lancé un référendum contre la loi dite Netflix. Cette loi, issue d’un compromis au parlement, imposera aux détenteurs de plateformes de streaming, comme Netflix ou Disney+, ainsi qu’aux chaînes de télévision privées d’investir chaque année au moins 4% de leur chiffre d’affaires en Suisse dans des productions helvétiques. De plus, ils seront obligés de proposer au moins 30% de films européens dans leur catalogue. Pour les jeunes bourgeois, c’est une atteinte insupportable à la liberté du commerce et de l’industrie, c’est-à-dire au droit de s’enrichir.

Pour notre part, nous sommes plutôt du côté des créateurs et créatrices qui ont besoin de soutien et de protection face au déferlement des grandes sociétés multinationales qui contrôlent le marché. Nous voterons oui à la « loi Netflix »

Pour un consentement présumé du don d’organes    OUI

Les progrès de la médecine permettent le remplacement d’organes pour pallier à des malformations ou des insuffisances du corps. Mais il manque cruellement d’organes car la loi implique, jusqu’à aujourd’hui, qu’il y ait un consentement attesté pour pouvoir prélever un organe après la mort. Beaucoup de personnes sont prêtes à donner un organe, mais la démarche d’établir un document explicite est complexe, liée à la difficulté d’aborder notre mort quand on est en bonne santé. Le projet de loi vise à contourner cette difficulté en considérant  que toute personne de plus de 16 ans est en principe un donneur potentiel, sauf si elle s’y est opposée de son vivant. Les conditions requises pour un don restent les mêmes qu’aujourd’hui : seules les personnes en état de mort cérébrale à l’hôpital suite à une lésion cérébrale ou à un arrêt circulatoire entrent en ligne de compte. Un don d’organes par des personnes décédées chez elles ou en dehors d’un hôpital est impossible. Les droits des proches restent préservés. Ils pourront toujours refuser un don d’organes si cela correspond à la volonté du défunt.

Cette proposition nous semble raisonnable, permettant de soulager des souffrances et de prolonger des vies dans un cadre acceptable. Elle permet aussi de réduire l’insupportable trafic d’organes aux origines incontrôlables et le tourisme de recherche d’organes.

Financement de l’agence de garde-frontières Frontex – NON

Le référendum contre le financement de l’agence européenne de garde-frontières Frontex a été lancé par le Migrant Solidarity Network (Berne). Cette agence a été créée en 2005 et sert de levier à la politique répressive, raciste et sécuritaire de l’UE et de l’espace Schengen. Cette institution armée est responsable de nombreuses violations des droits humains aux frontières de l’UE. Par ses choix politiques, elle a transformé la mer Méditerranée en un grand cimetière. Depuis 1993, le renforcement de la forteresse Europe a coûté la vie à plus de 44 000 personnes (ce sont les cas signalés). Des milliers d’autres personnes ont été refoulées, détenues, expulsées de manière illégale et violente. Néanmoins, la Suisse, en tant que membre de l’espace Schengen, soutient Frontex financièrement et en personnel. Ainsi, le Conseil national a approuvé récemment une augmentation du budget annuel de 61 millions de francs jusqu’en 2027. Le soutien des autorités helvétiques à cette institution meurtrière fait partie des politiques racistes, restrictives et coercitives de l’Etat suisse envers les réfugié·e·s et migrant·e·s.

Ce ne sont pas les réfugié·e·s qui sont une menace !

Votons NON pour mettre fin à notre participation à la politique criminelle de l’Europe forteresse !

Lien sur le site du référendum – https://frontex-referendum.ch/fr/arguments/

Initiative Pour une fiscalité plus équitable – OUI

L’initiative déposée par le POP sur laquelle nous aurons à nous prononcer demande d’augmenter de manière minime l’impôt sur les grandes fortunes. Notre mouvement a toujours œuvré pour une fiscalité plus juste et un impôt plus progressif et cette proposition va dans ce sens. Seuls 7% des contribuables seront touchés par cette mesure, soit les 7% les plus riches, qui disposent d’une fortune déclarée de plus de 500 000.-. Grâce à l’initiative, le canton et les communes bénéficieraient d’un peu plus de 13 millions. Il va sans dire que cette manne est salutaire pour les services publics à l’heure actuelle. Nous recommandons de voter en faveur de ce petit pas vers une fiscalité plus juste, ce n’est qu’un début !

Votations communales- Ville de Neuchâtel

Modification du mode d’élection du Conseil communal (exécutif) de la ville de Neuchâtel : passage du système proportionnel au système majoritaire (à deux tours).

Lorsque les apparentements entre partis étaient possibles, nous défendions le système d’élection « proportionnel ». En effet, ce système permet à des partis qui sont proches de s’unir, justement grâce aux apparentements, et ainsi d’obtenir des sièges au niveau de l’exécutif qu’ils n’obtiendraient pas sans apparentements. De plus, ce mode de suffrage ne privilégie généralement pas un-e seul-e candidat-e mais plutôt le parti dans son ensemble, autrement dit, les idées plutôt que les personnes.

Depuis que les apparentements ne sont plus possibles, ce système est devenu trop hasardeux. Nous l’avons vu avec les dernières élections communales en 2020. Même si une majorité d’électeur-rices ont donné leur voix à gauche, c’est la droite qui a remporté trois sièges sur cinq. Dans ce contexte, le mode d’élection majoritaire à deux tours devient alors le mode d’élection qui traduit au mieux la volonté des citoyen-nes et les fondements de la démocratie sont d’avantage respectés.

Il est aujourd’hui indispensable de changer de mode d’élection, car celui qui est actuellement en vigueur n’a plus lieu d’être. Nous appelons donc à voter oui à la modification du mode d’élection du Conseil communal de la Ville de Neuchâtel.

Création d’une cour des comptes : NON – Contre-projet : OUI

L’initiative du « Centre » intitulée « Pour la création d’une cour des comptes » nous laisse perplexe. Ce serait un organe supplémentaire élu tous les 6 ans par le peuple, au système majoritaire, et qui serait sensé contrôler la comptabilité de l’Etat. Sa composition politique sera donc plus ou moins équivalente à celle des autorités en place, Grand Conseil et Conseil d’Etat. Avec l’initiative, une évaluation comptable de l’action publique pourrait prévaloir sur les décisions populaires, parlementaires et gouvernementales. Au contraire, nous défendons que les décisions  se prennent dans le Parlement et au Gouvernement et si c’est les mauvaises solutions c’est au peuple de changer de personnes qui décident.

Ce qui nous inquiète, c’est que cette initiative vient de milieux qui ne cessent de réclamer des économies, ce qui signifie sabrer dans ce qui est les grandes dépenses de l’Etat, éducation, santé et social. La période de Covid dont nous espérons sortir définitivement nous a rappelé combien les économies dans le secteur de la santé pouvaient être dramatiques et nous pensons qu’il faut soutenir le personnel de la santé et les infrastructures hospitalières plutôt que financer des politicien.ne.s contrôleurs/contrôleuses. L’éducation est essentielle pour affronter notre avenir et la politique sociale est déjà insuffisante à nos yeux.

Nous attendons des élu-e-s des propositions pour faire face aux grands défis écologiques et sociaux et non les sempiternelles rengaines sur les économies et la réduction des dépenses.

Un contre-projet du Conseil d’Etat sera soumis au vote en même temps que l’initiative. Il propose la mise en place d’un organe indépendant pour surveiller la gestion des autorités. Cela permettra de développer les compétences de surveillance parlementaire en renforçant le droit de regard du législatif et autonomisera le contrôle cantonal des finances de l’autorité exécutive cantonale.

SolidaritéS Neuchâtel, Mars 2022