Ouh ouh, méfions-nous… de la surveillance policière et des amalgames
La police neuchâteloise vient de se signaler par son flair légendaire. Lors de l’occupation de l’Université de Neuchâtel en mai 2024 par un collectif étudiant solidaire du peuple palestinien, elle s’est déployée en ce lieu.
«Des membres des forces de l’ordre, en uniforme et en civil, ont assuré des observations afin de prévenir tout débordement dès le début du mouvement. Les forces de l’ordre se devaient d’assurer une présence sur place afin de rassurer le corps enseignant et les étudiants n’appartenant pas au mouvement, notamment les personnes de confession juive» (réponse d’Alain Ribaux, conseiller d’État, à une interpellation au Grand Conseil, Arcinfo, 30.5.2023).
Lors des occupations survenues en Suisse, ces amalgames malhonnêtes ont été utilisés contre les étudiant·es. Or, le gouvernement israélien ne représente pas toutes «les personnes de confession juive».
Dans le cas de l’Université de Neuchâtel, l’une des cibles des contrôles effectués par la police était une assemblée de la Fédération des étudiants neuchâtelois, qui n’avait pourtant pas le thème de l’occupation à l’ordre du jour. L’argousin de service, qui avait infiltré cette réunion et qui n’avait pu justifier sa qualité d’étudiant, fut prié de quitter les lieux.
Visiblement, le fichage des milieux non-conformistes reste d’actualité, plusieurs décennies après le scandale des fiches découvert en 1989, qui avait fait à l’époque l’objet d’un colloque organisé par l’Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier (AEHMO) sous le titre Cent ans de police politique en Suisse 1889-1989.
Hans-Peter Renk