Non à la guerre en Ukraine ! Ni Poutine ni OTAN !

Oui à l’auto-détermination des peuples !

communiqué de presse du 18 février 2022

Le régime de Vladimir Poutine a amassé plus de 100 000 soldats russes aux frontières de l’Ukraine. Les États-Unis et les États membres de l’OTAN acheminent de l’aide, expédient des armes et mobilisent des troupes pour préparer l’Ukraine à affronter les forces de Moscou. Les développements actuels sont graves et extrêmement dangereux pour la paix en Europe. L’annonce récente d’un « retrait partiel » de Moscou des frontières ukrainiennes ne remet pas en cause ce constat, car le calendrier et l’ampleur de ce « retrait » sont inconnus et la Russie poursuit en outre d’importantes manœuvres en Biélorussie, voisin de l’Ukraine jusqu’au 20 février. 

Dans ce contexte, nous voulons affirmer notre opposition à la fois aux menaces d’invasions de la Russie et à ses ambitions impériales en Ukraine et au bellicisme de l’OTAN et de Washington de l’autre. Ces deux camps n’ont que des ambitions prédatrices et impérialistes.

Dans cette nouvelle phase de tension entre les États-Unis et la Russie, nous ne devons pas nous faire d’illusions sur le rôle des pays de l’Union Européenne (UE), qui ne sont pas un arbitre neutre et défendent leurs intérêts politiques et économiques. Le Conseil fédéral n’est pas différent dans son orientation politique en cherchant également à maintenir ses relations et intérêts économiques avec tous les acteurs.

Tous ces acteurs (La Russie, les États-Unis et l’UE) veulent transformer la région en une zone d’influence exclusive. Ainsi, en 2014, l’UE a proposé à l’Ukraine un partenariat (avec au menu prêts, privatisations, suppression de droits sociaux…). De son côté, la Russie a proposé d’annuler sa dette et des tarifs avantageux sur le gaz. Mais Bruxelles et Moscou exigeaient un accord exclusif à Kiev, ce qui n’a aucun sens pour l’Ukraine, dont les rapports commerciaux sont également répartis entre UE, Russie et reste du monde.

Notre opposition farouche à une guerre entre la Russie et l’OTAN menée par les États-Unis ne signifie pas notre indifférence à l’égard des droits et de la liberté des classes populaires ukrainiennes. L’Ukraine a été historiquement un pays opprimé par la Russie, tant sous le tsarisme que sous l’Union soviétique stalinienne. Washington espère exploiter cette histoire tragique à ses propres fins impériales.

Dans ce contexte, le mouvement solidaritéS demande un règlement pacifique de la crise qui reconnaisse le droit de l’Ukraine à l’autodétermination et protège les droits des minorités nationales du pays. Ni la Russie ni l’OTAN mené par les États-Unis ne défendront ces droits. Ces deux camps ne représentent en aucune manière une force de progrès. Leurs interventions ont au contraire renforcé et renforcent les forces de droite et d’extrême droite de tous bords, exacerbant et approfondissant les divisions nationales. 

Le retrait des troupes russes des frontières ukrainiennes et des territoires occupés, et la fin de l’ingérence russe en Ukraine sont indispensable. De l’autre côté, la dissolution de l’OTAN est également une nécessité pour diminuer les tensions géopolitiques internationales. 

Nous apportons notre soutien aux forces progressistes et démocratiques qui luttent pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité en Ukraine, en construisant une solidarité internationale par en bas contre les menaces d’une invasion russe et de la guerre. Nous affirmons également notre solidarité avec les organisations et collectifs qui se mobilisent en Russie pour les droits démocratiques et sociaux et contre la guerre. Ils font l’objet d’une très forte répression du régime de Poutine.

Ces événements mettent en évidence la nécessité de construire un nouveau mouvement pacifiste à l’échelle internationale, pour donner aux peuples une voix différente de celles des États. Ces menaces de guerre profitent aux trusts de l’armement; elles servent de justification pour augmenter les dépenses militaires partout dans le monde: un gaspillage monstrueux de ressources qu’il serait urgent d’investir pour répondre aux besoins  sociaux et écologiques de la majorité de la population de la planète.

Face aux surenchères militaires qui accompagnent aujourd’hui les rapports de forces entre grandes puissances et qui sont lourdes de dangers, affirmons la solidarité internationaliste des classes populaires du monde entier contre toutes les formes d’impérialismes, d’exploitations et d’oppressions.

Nos destins sont liés.

Solidarités, le 18 février 2022