FACE À L’OFFENSIVE MEURTRIÈRE DE L’ARMÉE D’OCCUPATION ISRAÉLIENNE À GAZA, AFFIRMONS NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LES PALESTINIEN·NES
L’armée d’occupation israélienne est en train d’intensifier sa guerre sanglante et continue, contre les Palestinien·nes dans la bande de Gaza occupée, où vivent quelque 2,3 millions de personnes soumises à un blocus mortifère depuis 2007, à la suite d’une attaque meurtrière du Hamas dans les territoires du sud de la Palestine historique de 1948. Les crimes ne cessent dès lors de se multiplier : l’État d’Israël a largué plus de 6’000 bombes sur Gaza dans les six premiers jours, a fait usage du phosphore blanc (un produit chimique mortel) à Gaza et au Sud-Liban et a bombardé l’hôpital Ahli Arab de la ville de Gaza faisant plusieurs centaines de mort·es. Sans oublier, l’appel menaçant des dirigeants israéliens au 1,1 million de Palestinien·nes de quitter la moitié nord de la bande de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. L’horreur va probablement s’amplifier alors qu’Israël a massé ses soldats le long de la bande occupée de Gaza, préparant une possible invasion terrestre du territoire occupé.
Dans ce contexte, nous exprimons notre solidarité avec le peuple palestinien et réitérons notre soutien à son droit à la résistance, y compris armée, face à la violence de l’occupation coloniale et raciste de l’État d’Israél. Si nous soutenons ce droit, nous n’appuyons pas pour autant les perspectives politiques du Hamas et des différents partis politiques palestiniens, ni les actions militaires visant au meurtre de manière indiscriminée de nombreux-ses civil-es israélien-nes.
A ce jour, le bilan des bombardements israéliens est sanglant au 18 octobre, avec plus de 3’000 mort·es, y compris plus de 1’000 enfants, plusieurs milliers de blessé·es, et des destructions massives des infrastructures palestiniennes. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a également imposé un « siège complet » de Gaza, coupant l’accès à la nourriture, à l’électricité, à l’eau et au carburant, tout en caractérisant les Palestinien·nes « d’animaux humains », dans un processus continu de déshumanisation. Dans le sud de la bande de Gaza, le point de passage de Rafah, seule issue à ne pas être contrôlée par Israël, était toujours fermé le 18 octobre au matin, rendant impossible l’entrée de l’aide d’urgence. De plus ce point de passage a été bombardé par l’armée d’occupation israélienne à plusieurs reprises depuis le 7 octobre.
En même temps, les autorités d’occupation coloniale israéliennes ont également intensifié leurs opérations de répression en Cisjordanie, menant à l’assassinat de plus de 20 Palestinien·nes. Le ministre israélien de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, issu d’un parti extrême droite, a également annoncé sa volonté d’acheter 10,000 fusils, gilets pare-balles et casques pour les distribuer aux milices de colons en vue de leur utilisation en Cisjordanie occupée, contribuant ainsi à l’escalade des attaques et des pogroms contre les Palestinien·nes, comme cela a eu lieu dans le passé.
Compte-tenu de la nature totalement réactionnaire de l’État d’Israël, on ne saurait être surpris par l’hégémonie politique conquise par l’extrême droite dans ce pays, menant à de tels abus. Il s’agit, au fond, du prolongement logique du racisme institutionnel de l’État d’Israël et de plus de 75 ans d’oppression et de dépossession des Palestinien·nes. En témoignent des groupes traditionnels de défense des droits humains, comme Human Rights Watch et Amnesty International, qui ont qualifié l’Etat israélien de régime d’apartheid.[1] Ce terme a également été utilisé récemment par un ancien dirigeant du Mossad pour qualifier la politique d’Israël en Cisjordanie.[2]
Nous dénonçons les prises de positions des classes dirigeantes suisses et occidentales dans leur « soutien inconditionnel » à l’État d’Israël, prétendument pour se défendre. Ces positions officielles donnent un blanc-seing des grandes puissances occidentales à Israël pour poursuivre sa guerre meurtrière contre les Palestinien·nes et multiplier les crimes de contre l’humanité.
Nous demandons aux partis politiques suisses, y compris le Parti socialiste et les Vert-e-s, de dénoncer la nouvelle offensive meurtrière de l’armée d’occupation israélienne sur la Bande de Gaza occupée, ainsi que les politiques de colonisations, d’occupation et d’Apartheid du régime israélien. Comme le disait Desmond Tutu, archevêque d’Afrique du Sud, prix Nobel de la Paix et inlassable militant contre l’apartheid : « Si tu es neutre en situation d’injustice, alors tu as choisi le côté de l’oppresseur ».
Face à l’urgence humanitaire actuelle, nous appelons également à un cessez le feu immédiat et la mise en place d’un couloir humanitaire pour venir en aide et sauver les Palestinien·nes. Nous dénonçons d’ailleurs l’abstention des autorité suisses au sein du Conseil de sécurité de l’ONU d’un projet de résolution, finalement rejetée faute de majorité qualifiée, appelant à un cessez-le-feu humanitaire, à la libération de tous les otages, à l’accès à l’aide et à l’évacuation en toute sécurité des civils. Cela rends complice le Conseil fédéral des crimes continus de l’État d’Israël.
Nous demandons également au Conseil fédéral, et aux autres gouvernements occidentaux qu’ils cessent toute forme de collaboration avec l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les droits fondamentaux du peuple palestinien.
Nous appelons enfin au renforcement des mobilisations en faveur de la cause palestinienne et de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’État d’Israël. Nous soutenons notamment l’appel urgent des syndicats palestiniens pour mettre un terme au commerce d’armes avec Israël. Enfin, nous dénonçons toute interdiction des manifestations et les tentatives de criminalisation de la solidarité avec les palestinien·nes dans toute l’Europe. Dans ce cadre, nous appelons nos membres et sympathisant·es à se joindre à toutes les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien et pour demander l’arrêt des relations avec l’État d’Israël, jusqu’à que ce dernier ne viole plus le droit international et les droits fondamentaux des Palestinien·nes.
solidaritéS
le 18 octobre 2023
[1] Rapport d’Amnesty: https://www.amnesty.be/IMG/pdf/israel-palestine-apartheid.pdf; Rapport Human Rights Watch https://www.hrw.org/report/2021/04/27/threshold-crossed/israeli-authorities-and-crimes-apartheid-and-persecution
[2] https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-jeudi-07-septembre-2023-8660560