Stade de la Praille: Hooliganisme politique et financier!

Stade de la Praille: Hooliganisme politique et financier!

C’est au printemps 2003 que Genève inaugure son
méga stade, déjà objet de sales coups politiques
(dont une initiative populaire écartée du vote) et
d’un montage financier scandaleux. Prix initial: 68 millions,
à l’arrivée 120 millions… et les diverses
collectivités publiques ont déjà versé plus
de 60 millions sur les 31 qu’elles entendaient apporter. La
différence devant être prise en charge par les
privés (Crédit Suisse, Jelmoli et la fondation
Hippomène, dirigée par Bénédict Hentsch
– oui, le banquier du Conseil d’Administration de
Swissair…).

En avril 2005, 72.7% des votant-e-s de la Ville de Genève ont
refusé, par référendum, un prêt de 2.5
millions pour éponger une partie des 11.7 millions de la dette
due à l’entreprise Zschokke (Implenia SA) qui menace de
faillite le stade. Les privés ne bougent pas.

Magouilles et déni démocratique

En janvier 2007, le Conseil d’Etat annonçait qu’il
avait trouvé la solution et remboursait 11 millions à
Zschokke en détournant cette somme du Fonds d’Equipement
Communal (FEC). L’argent du FEC n’est en aucun cas
destiné à payer ce genre de dette. Par un subtil
changement, discret et provisoire (l’Eurofoot approchant!), des
statuts du FEC en juin 2006, cette scandaleuse opération de
détournement de l’argent public a pu être
réalisée. Ce sont donc deux tiers des 17 millions de ce
fonds qui disparaissent au détriment d’une aide aux
communes genevoises (crèches, équipement scolaire et
sportif, culture, etc.)!

Grave, ce déni démocratique qui efface par un tour de
passe-passe le vote du corps électoral de la Ville de
Genève, dont les trois quarts avaient refusé un nouveau
crédit en avril 2005. Aujourd’hui, on ne sait pas encore
qui et comment, au sein du Conseil administratif de la Ville, a
donné son accord à ce hold-up financier. Ça risque
de chauffer au Conseil Municipal!

Riposte nécessaire

Le comité de citoyens et citoyennes contre tout nouveau
crédit pour le Stade de la Praille, qui a lancé et
gagné le référendum en 2005 avec le soutien de
solidaritéS et des Verts, a réagi publiquement à
travers les médias. Il faut savoir que ce pillage a
été préparé par les conseillers
d’Etat Mark Muller (libéral) et Laurent Moutinot
(socialiste), et proposé au Fonds d’Equipement Communal
par Robert Cramer et David Hiler (Verts!), tous les deux
siégeant au FEC comme administrateurs. David Hiler est le
ministre des finances et, par là-même, organe de
contrôle.

Du côté des privés, la fête continue puisque,
malgré les bénéfices juteux de
l’année 2006, les trois principaux partenaires
privés du stade de la Praille (Crédit Suisse – 8
milliards de bénéfice en 2006 –, Jelmoli et la
Fondation Hippomène du banquier Bénédict Hentsch),
échappent une fois de plus à leurs responsabilités
dans ce dossier et ne mettront pas un sou de leur poche. Le «bon
peuple» s’en chargera…

Face à ce mépris du vote des citoyen-ne-s et à ce
détournement de fonds publics inacceptable, il va sans dire que
le comité référendaire va examiner rapidement tous
les moyens juridiques et politiques pour recourir contre cette
décision scandaleuse.

Luc Gilly