Trop de libéraux tuent l’impôt !

Trop de libéraux tuent l’impôt !

Ces derniers jours les épisodes du feuilleton fiscal
helvétique sont abondamment alimentés… A la rubrique
people, on notera qu’à 22 ans, le jour après que sa
ville d’origine Stevenage ait baptisé une rue à son
nom, on apprenait que le champion de formule 1 Lewis Hamilton
s’exile à Genève où il profitera d’une
imposition au forfait minimale.

Au même moment, Ernesto Bertarelli, qui a engrangé plus de
10 milliards de francs après la vente de son entreprise
familiale Serono, a déménagé à Gstaad,
paradis fiscal pour rentiers argentés. Commentant cette
actualité dans Le Temps, le radical Pascal Broulis, responsable
des finances cantonales du canton de Vaud, qui perd le contribuable en
question, se plaint que «Notre fiscalité est bonne pour
les millionnaires, mais pas pour les milliardaires » et, en
effet, si Vaud avait en 2005 plus de 13 000 millionnaires
déclarés, quant aux milliardaires «vaudois»,
le magazine Bilan n’en recensait que quatre l’an dernier.
Les libéraux vaudois on déposé une motion au
parlement cantonal pour préparer le chantier législatif
nécessaire pour corriger cette injustice.

Pendant ce temps, le 25 octobre, en Suisse centrale, le parlement du
demi-canton d’Obwald votait, en première lecture et avec
l’approbation de tous les partis dont le PS, sa nouvelle loi
fiscale pour remplacer les impôts dégressifs, mis en
échec au Tribunal fédéral par le recours
impulsé par Josef Zisyadis. Ce sera le premier exemple de Flat
Tax dans ce pays, avec un taux d’imposition unique pour toutes
les catégories de revenu, fixé à 1,8 %. Ainsi
Obwald s’inscrit à nouveau à l’avantgarde du
démantèlement fiscal… Les électeurs-trices
obwaldiens devront se prononcer à ce sujet le 16 décembre.

Au chapitre de la résistance à la politique des caisses
vides et de la sous-enchère fiscale, c’est le 16
décembre également que les Genevoises voteront sur nos
initiatives pour la suppression des cadeaux fiscaux aux très
hauts revenus et pour une contribution de solidarité des grandes
fortunes! A signaler que le vert David Hiler, ministre des finances
genevois, dont le parti avait «officiellement» soutenu nos
deux initiatives lors de leur lancement, mais qui naturellement combat
aujourd’hui ces deux propositions, annonce dans Le Temps du 7
novembre qu’il va «s’attaquer en priorité
à la progressivité extrême de
l’impôt» après quoi il «se consacrera
à l’attractivité fiscale du canton» pour
«les banques, le négoce, la finance, les pharmas…»
Michel Balestra, le libéral qui pilote la Chambre de Commerce et
d’Industrie genevoise, qui vient de publier une brochure de
propagande antifiscale en vue du 16 décembre, n’aurait pas
dit mieux!

Pierre Vanek